Amelia Earhart essaye tant bien que mal d'entrainer Arthur Conan Doyle au tir, mais ce dernier ne se révèle pas très doué. Elle aimerait bien pouvoir compter sur quelqu'un qui puisse défendre ses arrières sur le terrain mais ce quelqu'un ne sera certainement pas Arthur. De son côté, Jules Verne est concentré dans la fabrication d'une canne avec en son bout une sorte de code à chiffres quand il entend aux informations des nouvelles sur la vague de problèmes que connait Londres depuis des jours. Jules et ses amis connaissent la vérité, mais ils avaient espéré que la police saurait garder le secret quelques temps pour lui donner un avantage. Surtout que la télévision diffuse même un portrait-robot du masque de Lord Black Fowl.
L'inspecteur chef Lester est lui aussi furieux qu'une telle fuite ait pu avoir lieu alors que le sujet est on ne peut plus sensible. Alors qu'il sermonne ses troupes, le maire Malcolm Little prend le relais et expose ce qu'il désire : monter une brigade spécialisée dans la traque de Black Fowl. Elle ne sera composée que de volontaires dont les états de services sont irréprochables. Il faut qu'ils aient bien conscience du danger que représente cette mission. Cette brigade sera dirigée par Lester et Jules, Arthur et Amelia en feront aussi partie, même si ça n'enchante absolument pas l'inspecteur chef.
Quand les choses vont être mises au point entre les Lester et les civils qu'il est censé diriger, Jules va convier ses amis à une soirée durant laquelle il veut leur faire rencontrer un autre de ses amis fantasques : Harry Houdini.
Quelques mois seulement après la sortie du premier tome de City Hall, voici que les éditions Ankama publient la suite. Vu le niveau du volume précédent, il fallait du lourd pour que la comparaison tienne la route. Et c'est que ce que Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre nous ont envoyé. Du très lourd même. Les rebondissements s'enchainent sans temps mort alors que l'on est toujours bien en peine de dire qui est ce fameux Lord Black Fowl. Mais l'enquête avance. Sur des fausses pistes d'un côté, sur le cur de l'autre. Jules Verne va avoir du mal à faire accepter sa propre vision de l'affaire, mais il ne va pas avoir le choix avec son père qui est entre les mains d'un fou dangereux armé d'une tonne de papier.
Il y a beaucoup moins d'action dans ce tome. Nous ne verrons pas de combat de papercut, malheureusement. Le rythme est pourtant bien maintenu, parfois par la conduite excessive de Jules dans les rues de Londres. On va découvrir aussi un nouveau personnage énigmatique en la personne de Harry Houdini. C'est un ami de Jules Verne qui a cependant un secret lourd dont on ne devine pas encore toutes les implications. Mary Shelley fait aussi son apparition, mais n'a pas encore un rôle de premier plan.
Une nouvelle fois, Guillaume Lapeyre nous régale de dessins d'un très bon niveau. Les personnages sont soignés, les costumes sont magnifiques et les décors toujours à couper le souffle. Bref, il ne démérite pas et son découpage ajoute un effet vivace nécessaire à la lecture qui se fait rapide pour garder le même rythme que l'intrigue.
City Hall est une série prévue en trois tomes seulement. Espérons que les auteurs arriveront à nous pondre un tome du même niveau que les deux premiers. La série sera alors un must-have. Espérons aussi que toutes les portes seront bien refermées et que nous ne serons pas déçus par les révélations qui ne manqueront pas de nous tomber dessus à la prochaine lecture. En tout cas, bravo, c'est du grand art et on redemande des séries de la même veine.
