À New York, un hélicoptère atterrit sur le toit d'un hôpital. Une femme en descend, allongée sur un brancard. Elle a perdu beaucoup de sang et doit obtenir des soins dans les meilleurs délais. Les infirmiers fouillent ses affaires pour tenter de savoir qui elle est. Elle s'appelle Jodie Meyer et est journaliste. Son appareil photo contient des clichés pris apparemment dans une jungle. On y voit deux hommes et une femme qui semblent bien s'entendre sur l'un et deux autres hommes adossés à un 4x4 sur une autre. Puis, ils se mettent à écouter le dictaphone pour tenter de savoir ce qui a bien pu se passer.
Jodie est partie en compagnie de Francesca, Jeremy et Chris, trois jeunes chercheurs. Même si ces trois se connaissent bien, leurs discussions sont parfois un peu houleuses. Du coup, durant le voyage en train, ils avaient tendance à la prendre à partie pour tenter de la rallier à leurs arguments. Ce qui avait le don d'énerver Jodie. Arrivés sur place, ils découvrirent sur le sol une sorte de lichen qui formait, à assez grande échelle, une spirale au centre de laquelle se trouvait l'entrée du grotte. Et c'est là que les choses se sont mal passées.
À l'hôpital, une certaine Alma, au look excentrique, se dit la compagne de Jodie. Elle reste ainsi près d'elle jusqu'à ce qu'elle se réveille. Quand ça arrive enfin, c'est avec une certaine précipitation qu'Alma presse Jodie de partir, même si cette dernière ne se souvient pas d'elle. Amnésie post-traumatique ou bien autre chose ?
Quand Veiller sur le monde débute, on ne sait pas trop vers quoi on se dirige. On entre dans le récit de Jodie via son dictaphone et on se dit qu'on pénètre dans un nouveau thriller éco-scientifique. On navigue entre le présent à l'hôpital et le passé dans la jungle. Rapidement, on se rend compte qu'on n'aura pas forcément la réponse de ce qu'il s'est passé dans la grotte. Du moins pas tout de suite. Et on est un peu frustré. Et là, l'intrigue change du tout au tout. De quelque chose d'intrigant mais de finalement terre à terre, on commence à entrer dans du surnaturel qui met en scène les Saints. Mais attention, ils ne sont pas auréolé et font partie d'une société secrète nommée Présence. On ne connait pas leur but exact, parce que "faire le bien" et uniquement cela serait un peu limité, non ? Surtout qu'on s'aperçoit aussi qu'il y a de fort antagonisme entre les membres de cette confrérie. Normal, me direz-vous. En tous cas, cette nouvelle donne fait que la saveur est différente du début, pour notre plaisir. J'ai trouvé tout de même que l'intrigue peinait à arriver, surtout pour une série prévue en "seulement" trois tomes. Espérons que les choses aillent plus vite dans les deux tomes suivants, maintenant que les bases sont posées.
Pour le dessin, Djillali Defali est à nouveau associé à un scénario d'Eric Corbeyran. Les deux hommes se connaissent bien maintenant. J'ai trouvé que le trait de Defali avait gagné en maturité. Les reproches qui pouvaient lui être faits par le passé ont presque tous été corrigé. On notera quelques approximations dans certains visages lorsqu'ils ont des poses ou des angles peu dessinés habituellement, mais dans l'ensemble, de gros efforts ont été fait. Et c'est tant mieux. Moi qui appréciait déjà beaucoup son dessin très encré, je le trouve encore plus expressif.
Finalement, malgré un début un peu laborieux, quoi que pas inintéressant, j'ai hâte de savoir où toute cette histoire va nous mener et quels Saints nous allons encore croiser au fil des pages.