Valfazul, le chef des guerriers germains, a été mis à terre. Malgré les coups qu'il a pris, Narumiya est encore debout. Pire, il semble même qu'il ait volontairement encaissé les coups tout en les amortissant au maximum, afin de découvrir la technique de son adversaire. Mais Valfazul n'est pas comme les autres guerriers qu'il a vaincu.
Autrefois, il aimait à s'entrainer devant le ventre arrondi de sa femme enceinte. Ses coups s'arrêtaient toujours avant le ventre mais il pensait que son enfant apprendrait ainsi plus vite sa technique. C'est dans un moment de joie et de partage que la flèche se ficha dans le ventre de son épouse et dans son enfant à naitre. Beaucoup furent massacrés, mais Valfazul ne s'est pas rendu. Il a même éventré le cadavre de sa femme pour voir son enfant et lui prélever des cheveux. Mélangés à ceux de sa mère, ils formèrent une tresse que Valfazul garde toujours sur lui et qui lui donne la force d'avancer. Et la force de se relever devant cet homme à la technique étrange et qui est capable de le mettre hors combat sans porter le moindre coup.
Mais pour Narumiya, le fait que Valfazul se relève encore et encore n'a rien d'une bonne nouvelle. Parce qu'il sait qu'il devra le tuer s'il veut rester en vie. Et de ça, il ne veut pas. Il ne veut plus jamais devoir tuer qui que ce soit. Les images de son propre père avec le visage ensanglanté le hantent suffisamment pour ne pas avoir à revivre une pareille épreuve. Mais l'empereur Commode laissera-t-il un perdant quitter l'arène avec le cur qui bat encore ? Rien n'est moins sûr.
Ce deuxième tome de Virtus enchaine directement là où le premier nous avait laissé : Narumiya a trompé son monde et a finalement réussi à mettre Valfazul à terre. La fin de ce combat épique va durer presque la moitié du tome. C'est long mais pour autant on ne le ressent pas comme ça. Les pages se tournent rapidement, naturellement. On en apprend plus aussi sur cet adversaire redoutable. On ne sait pas pourquoi il utilise une technique de combat si singulière, mais peu importe. Le combat est parfaitement maîtrisé et ce sont plutôt deux volontés qui s'affrontent que deux techniques.
Comme on peut s'en douter, les japonais vont sortir victorieux de cette confrontation. Ce qui va leur donner le droit de se rendre sur une île pour subir une sélection. Les meilleurs pourront ainsi recevoir un entrainement de gladiateur. Les autres s'empileront sur le tas des morts. Ce n'est pas encore dans ce tome que l'on comprendra comment Haijima peut en connaitre autant sur les styles de combat de chacun, mais cela viendra, il y a fort à parier.
En attendant, ce deuxième tome possède les mêmes qualités, et les mêmes menus défauts, que le premier. J'apprécie beaucoup le dessin, très réaliste, malgré des personnages parfois surdimensionnés. Le scénario est simple mais totalement maîtrisé. C'est donc une série qui se confirme comme intéressante avec ce tome.