Alors que Bastien Follavoine essaie de préparer, dans son bureau, son entretien avec M. Chouilloux, qu'il a invité à déjeuner avec sa femme et le cousin de celle-ci, et dont dépend la commande par l'Etat de trois cent mille pots de chambre en porcelaine pour l'Armée française, il est interrompu par son épouse, affolée par la constipation légère de leur fils, et bien décidée à purger l'enfant.
La pièce, en un acte et une centaine de pages, est courte, mais ce n'est pas pour cela qu'elle est inintéressante. D'une part, elle reste comique, même si l'aspect transgressif du pot de chambre est à peu près incompréhensible de nos jours, et malgré ses aspects datés (les domestiques, les "eaux sales" et les règles de vie bourgeoise en général). Mais surtout elle reste profondément "vraie" : il va de soi que la mauvaise foi n'a pas cessé d'exister en un siècle, et ces personnages de mères qui ne laissent aucune place au père dans l'éducation de l'enfant, tout en lui reprochant de ne pas jouer son rôle, sont malheureusement tout aussi persistants que l'absence d'éducation des Toto de tout temps.
Si j'ai trouvé les notes un peu trop prolixes et insistantes, sur le mode de l'explication de texte, la préface de Michel Corvin, lue après la pièce, m'a paru passionnante, décryptant les ressorts de la pièce et indiquant comment la situer dans l'oeuvre du dramaturge. Une biographie de Feydeau, une notice sur les différentes représentations et un résumé très détaillé complètent cette solide édition critique.
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