Le jeune Til-le-Frog jouit d'un don bien particulier. Il peut communiquer avec les animaux, du plus petit insecte au plus épais destrier. Cet étrange pouvoir, Til, malheureusement orphelin, le possède depuis sa naissance. Il s'en sert pour faciliter son travail dans la vie de tous les jours. En pays de Vélannes, posséder des aptitudes magiques n'est pas si extraordinaire et les gens voient d'un bon oeil l'utilisation de son talent comme palefrenier du comte.
Un beau jour, alors qu'il remontait au château, Til-le-Frog aperçoit un petit être, un elfe, pourchassé et attaqué par trois guerriers tout de noir vêtus. Appelant immédiatement des abeilles à la rescousse du petit bonhomme à la face de batracien, Til met en fuite les hommes en noir. Il fait alors la connaissance de Puick, un puissant mage elfe, venu annoncer au comte de Vélannes la terrible nouvelle. L'Homme Noir est de retour pour sa vengeance.
Ce roman dans le genre conte ou histoire à raconter à des enfants est une jolie surprise. La lecture est généralement coulée, très facile et on n'a, tout simplement, pas envie de s'arrêter avant la fin. On ne s'ennuie pas. Le style imagé et l'utilisation d'un vocabulaire simple amènent une atmosphère réussie.
Le texte de Raïs n'est pas exempt de reproches mais ceux-ci ne gênent pas vraiment la lecture d'un adulte, ils ne devraient donc pas du tout embêter les lecteurs les plus jeunes.
Les points négatifs que j'ai relevés sont dus à un certain manque de continuité dans les passages entre les moments importants du récit, à un nombre de coquilles plus élevé que la moyenne et au final que j'ai trouvé un peu trop mou. La fin me semble précipitée. Elle prépare correctement la suite de l'histoire mais elle aurait pu être mieux amenée pour atteindre un point culminant au niveau de la tension dramatique, ce qui n'est pas le cas.
Par contre, deux choses m'ont beaucoup fait rire. La première est sans doute involontaire mais j'ai trouvé très amusant que l'ennemi s'appelle l'Homme Noir. Ensuite, le coup de mettre des têtes de grenouille aux elfes, habituels parangons de la beauté est une bonne idée.
En conclusion, cette petite histoire de Raïs est très sympathique, une belle réussite pour un premier roman, et mériterait amplement d'être éditée et publiée sur papier.