Gregorio Seguini est un des parrains de la mafia newyorkaise. Alors qu'il fait sa gymnastique devant la vidéo d'une fille athlétique, la police défonce sa porte et pénètre chez lui. Seguini aurait bien aimé attraper son flingue, mais il s'est bloqué le dos dans son dernier mouvement. Du coup, il fait la une des journaux, les bras menottés dans le dos sur une civière. Benjamin Brass est le procureur de New York est c'est grâce à lui que la mafia a été presque entièrement démantelée. Il semble avoir un don pour faire en sorte que les collaborateurs des parrains se mettent à table et acceptent de témoigner pour lui.
Tony est un de ces témoins. Il attend que le procès ait lieu dans un appartement. Aujourd'hui Benjamin vient cependant lui annoncer une mauvaise nouvelle : la mort de Sophia, la sur de Tony. Elle faisait partie du marché qu'il avait passé avec Brass. Ce dernier devait la retrouver et la protéger en échange de quoi Tony témoignerait. Mais là, il ne veut plus rien entendre de ce que Benjamin lui dit. Mais lui ne compte pas lâcher l'affaire si facilement et il va utiliser de son pouvoir de sorcier pour envoûter Tony et lui implanter cette idée qu'il doit absolument témoigner, pour le bien de tous.
Seulement cette facilité à faire témoigner des mafieux va intriguer la FBI qui va envoyer des agents pour interroger le procureur. Tout est louche. Et quand, durant un transfert, la voiture véhiculant Brass est percutée et qu'il est le seul à s'en sortir, il ne va pas falloir longtemps pour que tous ses anciens alliés dans la lutte contre le crime se retournent contre lui. Mais lui, qu'est-il devenu ?
Le jugement de la balance est un nouveau tome de Zodiaque au rythme bien dosé. Dans la première partie, nous sommes à New York et nous suivons Benjamin Brass dans son quotidien dans la lutte contre la Famille. Dans la seconde, nous nous retrouvons dans un coin perdu non loin de Palerme où Benjamin va faire la rencontre d'un vieillard singulier. Dans ce nouveau tome, le fantastique est vraiment très présent. Déjà parce que Benjamin est un sorcier, même si on ne sait pas trop ce que cela sous-entend. Chaque signe qu'on a déjà pu lire avait un pouvoir assez borné mais là on ne sait pas ce que ça englobe ; cela pourrait être un pouvoir très puissant, quasi illimité, même si on se doute que l'équilibre doit toujours être en jeu pour qu'il puisse être utilisé. Ensuite, le vieillard qui est finalement LA rencontre du tome est aussi un élément fantastique à lui tout seul. Je ne vous en dirais pas plus pour l'instant. Le scénario est bien emmené avec une bonne narration agréable même si assez classique.
Le dessin réaliste d'Ullcer donne le bon ton au récit. J'ai préféré la première partie, plus urbaine, qui convient mieux à son dessin. En effet, la campagne italienne aurait méritée selon moi plus de détails. Et le dessin d'Ullcer n'en fourmille pas. Il n'est pas mauvais, ce n'est pas ce que je dis, mais je ne me suis pas senti emporté dans l'endroit pourtant très important, très présent et qui est quand même chargé de tons, d'odeurs particuliers. Cela mis à part, le boulot est fait et plutôt bien fait.
Par contre, on avance dans les tomes et on n'a toujours pas la moindre idée de la finalité de tout ceci. On lit avec plaisir les tomes comme des unités indépendantes mais c'est quand même un peu frustrant de ne pas soupçonner, au bout de sept tomes, quoi que ce soit. À moins que cela ne soit tellement évident qu'on se dise que ça ne peut pas être ça ?