Strike est ambitieux. Cela veut dire qu'il ne se contente pas de ce boulot de superviseur de zone que lui a confié Rodney Little : il veut gagner plus d'argent et plus d'indépendance. Mais quand Rodney lui propose de prendre la place de Darryl Adams, c'est à condition qu'il tue ledit Adams. Et ça, Strike n'en est pas capable. Alors, croisant son frère aîné dans un bar, il lui en parle. Et Darryl Adams est tué.
Tout le monde sordide du petit trafic de drogues, de ces cités sans avenir où les malfrats recrutent, est rendu vivant par la plume alerte et informée de l'auteur. Les différents personnages de flics, dévoué, impliqué, ripoux, plus ou moins alcoolique et à la vie de famille en danger sinon déjà en miettes, sont particulièrement crédibles. Comme la façon dont ces enfants à la recherche d'un père, et de reconnaissance, s'attachent au premier mâle alpha qui s'intéresse à eux.
En revanche, si l'aspect psychologique offre tous ces points positifs, c'est au détriment de l'intrigue, d'une minceur arachnéenne, surtout pour un roman de ce volume. Et il y a, à mon sens, quelques longueurs évitables qui font que ce n'est certainement pas le meilleur Price, même s'il reste plus que lisible. On y retrouvera nonobstant l'oeil aigu de l'auteur de Ville noire ville blanche pour les rapports entre communautés raciales.