Les Chroniques de l'Imaginaire

L'oiseau roi et autres dessins - Tan, Shaun

Dans plus de cent pages, le lecteur observera, découvrira de nombreux dessins. Pas toujours facile à comprendre, ces tracés sont accompagnés d'un titre qui peut éclaircir sur le message transmis dans cette page, ou pas... En noir et blanc ou en couleurs pâles, laissez-vous porter par les pensées de l'auteur et dessinateur Shaun Tan.

C'est, en effet, le moyen pour lui d'expliquer sa méthode de travail. Comment procède-t-il pour qu'un dessin mûrisse et arrive à une œuvre complète. Cet ouvrage est composé de quatre parties :

La première regroupe des lignes, des traits donnant naissance à un dessin, sans idée précise, juste sous l'impulsion de la plume du dessinateur.

Le deuxième ensemble montre des esquisses, davantage construites, à l'origine de certains projets. Ils ont leur importance car ils servent de rappel pour que l'auteur conserve, au cours de la rédaction de l'histoire, la même ligne de conduite qu'à l'origine du projet.

Ensuite, une troisième partie montre le travail du dessinateur qui s'efforce d'affiner les traits par les observations de la nature, de l'environnement. C'est une étape essentielle car Shaun Tan porte de l'intérêt pour l'homme dans son environnement et pour le monde qui l'entoure.

Enfin, sous le titre de "Carnets" sont rassemblés les gribouillis réalisés en dehors de l'atelier, selon ses observations, ses rêveries.

Les dessins en eux-même sont difficiles à interpréter. A certains moments, on se demande dans quoi on s'est plongé. Or, comme le précise l'auteur, il faut dessiner pour se perfectionner, pour qu'une idée surgisse, qu'elle naisse dans le dessin.

Les titres, donnés aux œuvres, appuient l'aspect ambigu des dessins. Car, pour intéresser les lecteurs, il faut l'attirer par l'esthétisme du tracé mais aussi l’interpeller, le questionner.

Feuilleter L'oiseau roi m'a permis de mieux comprendre l'auteur et d'apprécier ses motivations. Cependant, l'imagination de Shaun Tan dépasse, à certains moments, les limites de ma compréhension. Chose normale puisque le dessinateur se laisse porter par le geste.