La Cendrillon du canal : Caimei passe une terrible journée. La petite tache qu'elle a sur le visage depuis plusieurs années s'est transformée, ces derniers mois, en une tumeur qui envahit peu à peu sa joue. Sa patronne, chez qui elle travaille comme servante, vient de la renvoyer. Pour retrouver du travail, Caimei devrait se faire opérer, mais dix mille yuan sont nécessaires pour rendre à son visage son aspect habituel. Comment elle, jeune campagnarde émigrée à Pékin pour envoyer le fruit de son labeur à sa famille, va-t-elle pouvoir réunir une telle somme ?
Poisson à face humaine : une élégante femme d'une quarantaine d'années prend place dans un taxi pour l'aéroport. Elle reconnait immédiatement le chauffeur : il s'agit de son premier amant, un homme qu'elle aimait et désirait éperdument lorsqu'elle était toute jeune fille. Mais lui ne fait pas mine de la reconnaître...
Ces deux courts textes m'ont fait découvrir un morceau de luvre de Liu Xinwu, un des plus grands romanciers chinois contemporains. J'ai été séduite immédiatement par l'ambiance de ces deux nouvelles. La Cendrillon du canal nous plonge dans le quotidien difficile d'une jeune campagnarde partie à Pékin pour y travailler. Les sentiments de Caimei sont extrêmement bien dépeints, de même que l'atmosphère bruyante et saturée de pollution de cette grande ville. Poisson à face humaine nous conte une belle histoire d'amour. Le voyage en taxi est prétexte à l'exploration des souvenirs amoureux et érotiques de la jeune femme, le tout dans un style évocateur qui facilite l'identification du lecteur.
J'ai passé un excellent moment en compagnie de ces personnages et de cette culture chinoise que je connais peu.