En Gerboisa, Karak est un des rois nains les plus influents et les plus respectés. Sa sagesse, famille, son passé de guerrier et de stratège ont fait de lui un personnage incontournable de l'échiquier géopolitique de ce monde. Son peuple l'aime et il le lui rend bien, en lui apportant la paix, la justice et la prospérité. Guerroyer est une chose, gouverner avec objectivité et justesse en est une autre, souvent plus ardue.
Au cours de sa carrière de haut-roi, l'ambitieux Karak prendra un grand nombre de décisions importantes dans bien des domaines. Karak laissera son empreinte pour les siècles à venir dans les matières sociales, diplomatiques, religieuses, économiques, martiales, etc.
Avant de commencer, je tiens à préciser que j'ai choisi ce livre dans la manne de nos services de presse à cause de son titre. Une histoire avec des nains, ça ne peut être que bien, n'est-ce pas? Puis, ce nom de Karak me renvoie au plus grand et fier des peuples, les khazad de Warhammer. Je ne pouvais qu'être attiré.
Mais après avoir lu quelques courts chapitres, je me suis retrouvé bien perplexe. Qu'est-ce que ce truc et à quel public s'adresse-t-il? Ce n'est pas vraiment un roman, il n'y a pas d'intrigue, pas d'aventure. Ca ressemble vaguement à la bibliographie du roi Karak composée de courts morceaux d'histoires sans lien ni continuité entre eux.
L'ensemble me fait penser à des annexes qu'on placerait en fin d'ouvrage pour expliquer le fonctionnement et l'histoire d'un univers complexe et complet. Des annexes sur des thèmes pas vraiment passionnants à moins que vous vous intéressiez à la culture des orties améliorées magiquement par les nains, au port de la mini-jupe pour les naines, au principe d'association, à la pension des nains, à la légalisation ou non de l'avortement pour les naines...
La plupart des chapitres ressemblent à des chroniques politiques naines écrites de manière assez plate et factuelle. Il n'y a pas de tension dans les conflits ou les manipulations politiciennes. D'ailleurs, il ne faudrait que changer (parfois partiellement) les noms des lieux ou des personnages pour avoir l'impression de lire un journal de notre monde (sans les pages sportives, évidemment). Ce n'est pas vraiment terrible à lire et la présentation hachée n'améliore pas cet état de fait.
Le style d'écriture est morne, rien ne différencie une scène avec un peu d'action d'une autre. J'exagère à peine en disant que le mage de la cour balançant un éclair qui grille dix brigands en quelques secondes a un effet aussi dramatique que le mineur qui se rend aux toilettes le matin en se grattant les couilles...
Ensuite, d'autres problèmes sont venus m'ennuyer pendant ma lecture. Par exemple, pourquoi avoir écrit les nombres en chiffres arabes dans le texte? Les grands nombres, passons, mais les deux ou les trois? C'est choquant. Ou ces dialogues qui suivent une forme qui sied à la version textuelle d'un livre audio ou à un scénario : le nom du personnage, deux points, son texte. Une recherche sur l'internet m'a permis de découvrir qu'il existe une version audio de certains chapitres, l'enregistrement des autres serait en cours. On sent l'envie de bien faire mais cela reste assez amateur, par contre.
Mais, si ceci est le texte d'une version audio, pourquoi l'éditeur et l'auteur n'ont-ils pas communiqué à ce sujet?
Enfin, il reste encore la question du public cible. De très jeunes enfants? Pas mal de sujets risquent de les dépasser complètement. Des adolescents? Non, c'est une blague. Des adultes? Malgré le sérieux des thèmes abordés, j'en doute beaucoup.
Donc, je ne sais toujours pas à qui s'adresse ce livre et, pire, je n'arrive toujours à déterminer un intérêt ou un but à cet ouvrage.