Rose est toujours dans la demeure de Samuel Houston, l'actuel dirigeant du Texas. Travis et Crockett sont morts à Alamo, ce qui a donné toute la légitimité à cet homme politique particulièrement carriériste. Rose aura bien entendu la vie sauve, mais il faudra tout de même organiser sa mort et son enterrement, lui qui commence à être connu comme le lâche du fort Alamo, car ayant fui devant les armées mexicaines.
Et s'il a fui, ce n'est évidemment pas par lâcheté, loin de là, mais tout simplement parce qu'il était le seul à connaître tous les tenants et les aboutissants, à l'intérieur du fort, envoyé par Houston. Son récit est éloquent. Les mexicains se rapprochent de plus en plus, et la défense du fort s'organise. Rose voit tout cela à l'intérieur du fort, et assiste aux actes héroïques de Travis et Crockett. Des sorties souvent nocturnes sont organisées, afin de tuer discrètement les quelques sentinelles mexicaines esseulées.
Tout est tenté pour que l'attaque mexicaine n'ait pas lieu, de l'envoi d'une femme du fort pour parlementer à l'envoi d'une ultime missive à Houston pour un envoi massif de renforts immédiats. Seul Rose sait que cet envoi est parfaitement inutile, étant donné que Houston souhaite la mort de ses concurrents directs à la présidence du futur état du Texas. La reddition est refusée par l'armée mexicaine, pour laquelle l'heure de l'assaut final ne va pas tarder.
Alors, les hommes et les femmes du fort attendent l'assaut final, la peur au ventre, à moins de dix contre un : aucune chance de survie...
C'est à un second tome terrible que nous font assister Dobbs et Perovic : ce second tome de Alamo sonne le glas de ce diptyque paru dans la collection 1800 de chez Soleil. Graphiquement, on retrouve des planches détaillées, précises, aux angles de vue souvent parfaitement bien trouvés. Les expressions des visages sont également très soignées, et les personnages sont facilement reconnaissables (ce qui n'était pas forcément toujours le cas dans le premier tome).
Au niveau du scénario, on assiste à la défense du fort Alamo, en flashback, tandis que le véritable présent se situe un an plus tard, dans la demeure de Houston, à qui Rose le français vient rendre une visite. Dobbs sait installer son histoire, avec une action omniprésente, et une interrogation permanente sur la manière dont réagira Rose en retournant voir Houston (élément qui était déjà initialisé dans le tome précédent).
En définitive, un diptyque de très bon aloi, qui gagne à être lu, et qui nous en apprend un peu plus sur ce mythe de ce qui s'est passé à fort Alamo : pourquoi s'en priver ?