Takemoto Yûsuke vient voir Ushijima Kaoru pour lui demander de l'argent. Ils étaient ensemble au collège et se sont perdus de vue depuis longtemps, mais ni l'un ni l'autre ne se sont oubliés. Malgré tout, Ushijima refuse de lui prêter de l'argent sous prétexte qu'il ne prête jamais de l'argent à ses amis et que si ce n'est pas en tant qu'ami que Yûsuke vient lui demander crédit, il estime lui qu'en tant qu'ami il ne doit rien lui prêter parce que ses intérêts sont beaucoup trop élevés. Yûsuke va donc devoir retourner dans la rue, puisque c'est là qu'il vit actuellement. Il s'est déjà fait déloger de différents endroits, les plus pratiques, par ceux qui y "habitent" depuis longtemps. Aussi, quand il croise la route d'un homme qui lui propose une logis pour pas trop cher et, en plus, un boulot pour payer ce lit, il ne peut pas trop hésiter, surtout par le froid qu'il fait. Mais il met les pieds dans une arnaque vicieuse de laquelle il ne sait pas s'il pourra s'en réchapper.
Si, comme moi, vous n'avez jamais lu de tomes d'Ushijima, l'usurier de l'ombre, sachez que vous pouvez tout à fait commencer par ce tome dix-huit sans aucun souci. Ils racontent tous une histoire indépendante. Bien sûr, les personnages et leurs relations ne seront pas acquises, mais l'intérêt n'est pas vraiment là. L'histoire, qui s'intitule Le yamikin ici, raconte la vie de personnes au bord du gouffre qui doivent sans arrêt emprunter pour survivre et, quand les banques refusent finalement, se tournent vers des personnes comme Ushijima. Avec lui, les intérêts sont de 50% et le remboursement doit être rapide. Il n'est pas du genre patient ni avec le cur sur la main. Mais cela peut dépanner un temps.
L'histoire principale sera celle de Takemoto Yûsuke, un jeune homme à la tête d'ange, avenante. Nous rencontrerons d'autres personnes dans le besoin, pour ne pas se focaliser sur un seul point et aussi pour faire vivre le monde d'Ushijima de tous les côtés. Et l'histoire de cet ancien camarade de collège d'Ushijima va nous permettre d'en apprendre plus sur son passé. Je ne sais pas comment sont les autres tomes, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir pioché le bon. Parce que cette histoire du passé du personnage principal de la série est tout bonnement passionnante. Ultra violente et très dure, mais elle se dévore sans pouvoir s'arrêter. Ushijima, c'est le gars qui ne se laisse jamais mais alors jamais marcher sur les pieds. Si on lui défonce la tête à coups de batte de baseball, il reviendra toujours pour se venger. Pour qu'on ne puisse pas croire qu'on peut lui faire ça une nouvelle fois. Et c'est ce qu'on va découvrir par l'exemple. C'est par la bouche d'Ezaki qu'on va l'apprendre. Ezaki qui, au collège, pensait être un gros dur, jusqu'à ce qu'il rencontre son futur patron.
Je ne regrette pas une seule seconde d'avoir lu ce tome sans rien connaitre de la série. Au contraire. Cette histoire d'exploitation d'hommes par d'autres hommes m'a fait penser au récent Prophecy paru chez Ki-oon, du moins dans ses derniers chapitres explicatifs. C'est donc quelque chose qui doit être assez courant au Japon. Sans doute chez nous aussi, malheureusement. Mais ne vous privez pas pour vous jeter dans cette histoire. Elle est dure, mais elle vaut le coup.