Fatigué de ce nationalisme non justifié à deux francs six sous, marre de la lourdeur administrative, déprimé à l'idée du parcours du combattant qui vous attend pour oser prétendre à quelques malheureux mètres carrés de logement, peur de l'avenir de vos enfants dans un système éducatif à la traîne, écoeuré d'un pays où le mérite nest pas reconnu et seul le piston fonctionne. Ce sont quelques-unes des quarante raisons que Corinne Mayer vous expose dans son essai.
On vous a souvent dit ces temps derniers : "La France, on l'aime ou on la quitte". Corinne Mayer a fait son choix en partant s'installer en Belgique. Et clairement, à la lecture de son ouvrage, on ne peut que constater que la France, elle ne l'aime pas mais pas du tout. Tout y passe : gouvernement, éducation, santé, travail... Le Français est un petit nombriliste conformiste allergique au progrès, qui se gargarise de la beauté et de la grandeur d'un pays et de ses institutions, qui ne le sont qu'à ses yeux car ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ? En résumé tout est pourri au royaume de France. Si vous cherchez des raisons de quitter le pays de la baguette et du béret ou de ne pas y revenir si vous êtes déjà partis. Si vous avez envie de voir la vie en noire, cet ouvrage est pour vous.
Rien ne trouve grâce aux yeux de l'auteur et cest bien là où le bas blesse. Je ne nie absolument pas que les points soulevés existent. Ben au contraire. Mais ici le ton est tellement agressif et répétitif autour du "cest tellement mieux ailleurs" que ça en devient lassant.
Si louvrage sappuie sur de nombreuses études qui lui confèrent une certaine légitimité, il lui manque un zeste d'humour. Je pensais trouver un ton plus léger et caustique, je me retrouve devant une râlerie agressive. Tout est mauvais, tout est à jeter, fuyez, il ny a rien à sauver ! Et j'ai vraiment du mal avec l'utilisation de certains exemples très subjectifs pour appuyer son propos. Je ne citerais que le cas de cet professeur de mathématiques dont le niveau est forcément médiocre puisqu'elle ose lire la saga Twilight. Au secours ! J'ai encore du mal à trouver le lien de cause à effet, en dehors d'une idée reçue bien petite.
Nul doute que ce pamphlet trouvera son lectorat mais je n'en fais pas partie. Je dois être une indécrottable optimiste qui préfère, plutôt que de fuir, me dire que l'herbe nest pas forcément plus verte ailleurs (pour l'avoir testé) et que plutôt que de partir, il vaut mieux essayer de changer les choses où on se trouve.