Les Chroniques de l'Imaginaire

Le comte de Monte-Cristo - Dumas, Alexandre

Edmond Dantès, jeune second de dix-neuf ans à bord du Pharaon, remplace le capitaine Leclère, décédé des suites d'une fièvre cérébrale, pour ramener à bon port le bateau de l'armateur Morrel à Marseille. A son arrivée, Morrel l'accueille en lui promettant le poste de capitaine. Dantès est au comble du bonheur, il pourra ainsi aider financièrement son vieux père et épouser sa belle fiancée, la catalane Mercédès.

Mais ce bonheur suscite la jalousie de certains. Danglars, le comptable du bateau, brigue le même poste qu'Edmond et Fernand le catalan, éconduit par Mercédès, n'accepte pas que la belle se refuse à lui. Attablé à la terrasse de la Réserve, Danglars écrit une lettre de dénonciation au procureur du roi où il accuse Edmond d'être un conspirateur bonapartiste. Saoul, Fernand récupère cette missive, bien décidé à séparer les deux amoureux.

Le lendemain, jour du repas des fiançailles d'Edmond et de Mercédès, ce dernier est arrêté devant ses convives. Sans jugement, il est emmené par ordre de Monsieur de Villefort, substitut du procureur, dans une geôle du château d'If, au large de Marseille.

Commence pour le jeune homme une période de solitude et de désespoir à la limite de la folie. Au bout de quatre ans de captivité, Edmond découvre l'existence du détenu de la geôle vingt-sept, l'abbé Faria, extraordinaire érudit, qui va se prendre d'amitié pour lui. Faria lui donne une éducation exceptionnelle dans tous les domaines. A force de questions, l'abbé déduit le complot tramé par Danglars, ainsi que la participation décisive de Fernand et non moins odieuse de Monsieur de Villefort. Enfin, l'abbé révèle à Dantès l'immense trésor, enfoui depuis des siècles dans l'île de Monte-Cristo, qu'il souhaite partager avec le jeune homme.

Les deux prisonniers décident de travailler ensemble à leur évasion, mais le vieil abbé meurt. Ce décès permet à Edmond de s'échapper et de retrouver enfin la liberté après quatorze ans de captivité. Devenu riche et puissant, Dantès se forge une nouvelle identité sous le nom du comte de Monte-Cristo. Sa patience sera sans égale pour peaufiner le plan qui lui permettra d'assouvir sa vengeance.

De 1844 à 1845, Le comte de Monte-Cristo paraît en feuilleton dans le quotidien Journal des débats. A cette époque, Alexandre Dumas est critiqué par la presse et le milieu littéraire qui l'accuse de vivre un peu de sa plume et beaucoup de celle des autres. En effet, Dumas publie trente-six volumes en 1844 et en promet le double pour l'année suivante. La critique ne se gêne pas pour désigner les collaborateurs de Dumas. Auguste Maquet ainsi que de Pier Angelo Fiorentino, dont le nom est souvent associé au Comte de Monte-Cristo. Aux collaborateurs, les recherches et la composition de base, à Alexandre, l'inspiration initiale et l'écriture finale.

L'oeuvre colossale de Dumas père et de ses collaborateurs mêle de façon habile personnages et évènements historiques avec ceux de l'imaginaire dans un subtil mariage entre le romanesque et l'aventure, la trahison et la passion. Ses romans à succès restent des classiques du genre à découvrir ou à redécouvrir.