Les Chroniques de l'Imaginaire

Sucker Punch

Baby Doll vient de perdre sa mère. Sa sœur et elle restent avec leur beau-père. Quand il ouvre le testament, ce dernier constate que sa femme a tout légué à ses filles. La rage passée, il tente de s'en prendre aux filles pour récupérer l'argent. Il enferme Baby Doll dans une pièce du manoir tandis qu'il s'approche de la petite. Baby Doll parvient à se libérer et tire un coup de feu contre l'homme. Malheureusement, son tir manque sa cible et ricoche pour enfin atteindre sa sœur, qui est tuée sur le coup. Le beau-père saute sur l'occasion pour appeler la police et faire enfermer la jeune femme dans un asile d'aliénés. Il graisse la patte du surveillant en chef pour que Baby Doll subisse rapidement une lobotomie. Ainsi, elle ne pourra jamais rien dire contre lui (elle se tait depuis la mort de sa sœur, sous le choc). Il lui reste donc cinq jours avec ses pensées.

Rapidement, elle s'imagine l'asile comme un cabaret où les filles seraient des danseuses sous la houlette de Blue. De temps en temps, elles doivent accorder des faveurs supplémentaires aux clients. À peine arrivée, Baby Doll fait la connaissance de Rocket qui lui faire le tour du propriétaire. C'est la sœur de Sweet Pea, la star du spectacle. Avec Amber et Blondie, elles forment un groupe soudé qui se serre les coudes pour survivre dans cet univers. Toutes les filles doivent avoir une danse pour le spectacle. Le premier jour, Mme Gorski, celle qui s'occupe du spectacle, demande à Baby Doll de danser, pour l'évaluer.

Alors que le rythme commence à la prendre, Baby Doll se retrouve ailleurs, dans un autre monde. Elle fait la rencontre d'un sage qui lui explique que pour s'enfuir, elle devra trouver cinq objet : une carte, du feu, un couteau et une clé. Le cinquième objet, elle devra le découvrir par elle-même. Le sage arme aussi Baby Doll avec des pistolets et un sabre japonais. Elle va d'ailleurs devoir tout de suite l'utiliser, des samouraïs maléfiques géants venant de débarquer dans la cour du temple. Une fois ses ennemis vaincus, Baby Doll est de retour dans la salle de danse. Tout le monde est estomaqué par sa prestation. Même Mme Gorski l'applaudit, chose qu'elle ne fait jamais. Il semble qu'elle ait un pouvoir, celui d'hypnotiser les foules quand elle danse. Et elle compte bien, l'utiliser pour s'enfuir et emmener avec elle ses nouvelles amies.

Sucker Punch est le premier film de Zack Snyder qui n'est pas inspiré d'une œuvre ayant déjà été écrite. Et on doit dire qu'il s'en sort plutôt bien. On se retrouve dans des univers qui sont imbriqués les uns dans les autres. Baby Doll, Sweet Pea et les autres filles évoluent dans un univers fermé d'où elles aimeraient bien sortir. Mais seule l'arrivée de Baby Doll semble leur donner la force de se rebeller, même si Sweet Pea est très réticente au début. L'asile et le cabaret sont deux lieux très bien décrits. Tout le talent du réalisateur se fait sentir dans la manière de montrer ces lieux clos. Mais on sent toute sa patte quand les filles s'évadent. Parce que Baby Doll ne va pas être la seule à aller combattre des créatures surnaturelles. Personnellement, l'incursion onirique qui m'a le plus plu est la première, avec ces samouraïs géants. Les suivantes sont aussi très belles, très rythmées, mais elles m'ont moins parlé.

Par contre, autant le dire tout de suite, ceux qui n'aiment pas voir les effets spéciaux devraient passer leur chemin. Ils sont ici criants, encore plus que dans 300, dans lequel ils étaient déjà bien en évidence. On aime ou on n'aime pas. On ne peut nier par contre que c'est admirablement bien fait. Mais c'est du fond vert à 200%.

Personnellement, j'aime beaucoup ce que fait Zack Snyder. Bien sûr, il use et abuse des effets spéciaux, mais c'est son monde, sa création et sa signature. On retrouve aussi son grain, assez particulier. Et j'ai donc beaucoup aimé cette nouvelle incursion dans un monde qui peut paraitre simple, l'un imbriqué dans l'autre lui-même imbriqué dans un dernier. La fin est cependant assez ouverte pour ouvrir des perspectives de discussions. Pour ma part, je préfère juste me noyer dans les images et en profiter sans me prendre la tête.