Mariam a le cafard en laissant son frère et sa sur à l'aéroport JFK où ils doivent prendre leur avion pour la France. Même si c'est elle qui a choisi de venir vivre et travailler à New-York, l'ambiance au boulot n'est pas si idyllique, la vie à l'américaine loin d'être enthousiasmante et elle compte les mois qui la séparent du retour au bercail. Encore neuf mois à tenir.
Eleova est une jeune elfe qui enseigne à l'école du village de Lawralby. Elle pense avec tristesse à son amour de toujours, Aodren, parti à la guerre qui secoue le pays. De nombreux elfes sont déjà tombés sous les coups de l'ennemi, dont son propre père et son frère. Sa mère elle, est morte de chagrin. Quant à sa sur, Beanna, elle a disparu près de la rivière, certainement emportée et tuée par des wolfens, ces terribles créatures sanguinaires.
Deux jeunes femmes, deux univers, deux histoires. Mais quel est le lien ?
Avant toute chose, il faut noter la magnifique couverture de SeL, comme une invitation au rêve dans un monde trop gris. Côté livre, Marion Dhuique-Mayer nous propose un roman à la construction audacieuse. En effet, au fil des chapitres, ce n'est pas une mais deux histoires que nous suivons, deux récits qui ne pourraient être plus éloignés l'un de l'autre. D'un côté, nous avons Mariam, une jeune réceptionniste française exilée à New-York qui se débat entre mal du pays, clients mécontents et collègues antipathiques. De l'autre, nous avons Eleova, une professeur elfe dans un monde fantastique en guerre qui va partir à la recherche de sa sur.
L'auteur nous promène d'un univers à l'autre sans problème, très facilement même. On tourne les chapitres avidement à la recherche du lien qui doit forcément exister entre les deux histoires.
Malheureusement, la lassitude finit par arriver. La connexion entre les deux mondes est tellement tardive, sans aucun petit indice, clin d'oeil (ou presque sachant que les rares sont très mal amenés) que j'ai fini par me contenter de lire deux histoires parallèles, vouées à le rester. De plus, l'intrigue ou devrais-je dire les intrigues peinent à captiver. D'un côté, l'ouvrage pêche par un manque flagrant d'intérêt pour les états d'âme de Mariam à qui jai surtout eu envie de filer un bon coup de pied aux fesses tellement elle semble dramatiser la moindre situation. De l'autre côté, l'histoire dEleova est tellement embrouillée qu'elle en devient incompréhensible. On se perd dans les noms, les alliances politiques... Quant aux personnages, ils sont assez creux mais surtout ils ont des réactions totalement incongrues, genre ma sur me pique mon amour mais je ne sourcille même pas. Et si le style est assez agréable, il manque parfois de pep's et surtout, les dialogues sonnent faux.
En conclusion, malgré une idée de départ fort alléchante et prometteuse, le récit pêche par un manque de dynamisme et une intrigue à la fois trop complexe et trop simpliste.
