Nous sommes en Egypte, au temps des pharaons. Nebhépet est un scientifique, qui va prouver ce jour à Pharaon, de manière indéniable et avec les meilleures preuves scientifiques, que la Terre est ronde, et non plate comme chacun le pense à cette époque. L'expérience est frappante, et le pharaon ne peut qu'avouer son trouble. Plusieurs milliers d'années plus tard, un cataclysme a eu lieu sur la Terre. L'Humanité y est presque totalement passée, à l'exception d'un groupe qui vit sous les directives de la Voie.
La Voie en question est une bande decclésiastiques ultra-conservateurs. Ils ont la main mise sur la ville, et vouent un culte rituel à la Lune. Ces hommes sont persuadés que la Terre est plate, et leurs positions sont fermes et indiscutables. C'est la jeune Kunnskap qui vit très mal cette situation. Elle est née avec une intelligence exceptionnelle, et ne supporte pas que ses pairs, dont ses parents, suivent aveuglement la vision de la Voie.
Alors, Kunnskap assiste à des réunions nocturnes, à l'insu de ses parents. Elle y retrouve son compagnon, Liman, ainsi que Hasward, un sillonneur qui a réussi à aller au-delà de la faille, et à voir ce qui se passait au delà du désert de sel. Mais la petite réunion en question est malheureusement mise à jour par la Voie. Les membres en sont tous massacrés, et seule Kunnskap en ressort vivante. Elle est condamnée à être relâchée au milieu du désert de sel, et à devoir se débrouiller pour survivre.
Voilà un album qui démarre dans le passé, pour se poursuivre dans un lointain futur, où l'Humanité a oublié tout ce qu'elle a appris. Le groupe de survivants que l'on suit est un groupe de moutons finalement, sous le joug d'une idéologie supérieure, aux idées fausses. De quoi faire penser au récent Panthéon, le Tombeau des dieux endormis, qui n'avait pas remporté un franc succès, avec un one-shot beaucoup trop peu crédible.
Ici, le défaut est bel et bien gommé : le scénario de Didier Convard et Eric Adam parvient à se frayer un bon chemin, et il est agréable de se retrouver dans la peau de Kunnskap, une jeune fille intelligente, à qui on s'attache sans peine. On suit cette fille bannie, et on est avec elle lorsqu'elle découvre une autre communauté, beaucoup plus ouverte d'esprit et bien plus curieuse des découvertes scientifiques de l'ancienne humanité.
Le dessin de Fred Vignaux est tout à fait convaincant, avec des plans parfaitement trouvés, un trait souvent très fin et détaillé, et des couleurs qui rehaussent parfaitement le tout. Le mouvement est également présent et bien exploité sur les quelques scènes d'action qui parsèment ce livre.
Le pendule de Foucault est en définitive une belle découverte, soignée et convaincante.