Le restaurant Mother Clucker's a accueilli pendant des années des gens qui venaient déguster du bon poulet. Mais, il y a trois ans, l'épidémie de grippe aviaire qui a fait plusieurs millions de victimes rien qu'aux Etats-Unis, a fait que la consommation du poulet fut interdite. Aujourd'hui, le restaurant est laissé à l'abandon, avec son propriétaire qui reste assis sur une chaise devant l'entrée toute la journée. Mais voilà, il y a quelques temps, d'étranges lettres de feu sont apparues dans le ciel. Elles forment un anneau tout autour de la planète. Du coup, la répression autour du poulet est bien moins la priorité, même de la R.A.S. Quand les agents Chu et Colby viennent poser au propriétaire des questions sur un certain Daniel Migdalo, le patron se dit que c'est peut-être le bon moment pour rouvrir la boutique.
Les lettres de feu sont un nouveau prétexte pour que des fanatiques de tout poil surgissent de l'ombre. Certains y voient un signe divin en rapport avec les poulets, d'autres la fin du monde. Mais cela donne de nouvelles occasions pour que des cinglés avides de pouvoir sortent du lot. Mais cela n'aide pas nos agents dans leur recherche de Migdalo, un autre homme à bouffe, un voresophe. En gros, il est capable, tout en mangeant, d'énoncer les éléments pour résoudre une enquête. C'est donc un homme très très recherché. Notamment par un certain Mason Savoy, faisant toujours équipe avec Caesar Valenzano, son ancien équipier de la R.A.S. qui soutient toujours son ami, malgré ce qu'on a pu dire sur lui.
Comme toujours, la narration de John Layman est aux petits oignons. Ça part dans tous les sens pour finalement se retrouver de manière très logique pendant l'histoire. Ça peut décontenancer au début mais c'est vraiment bien fait et on ne s'y perd pas trop. C'est qu'on accroche aussi tout de suite parce qu'on sait qu'on va prendre notre pied avec notre cibopathe préféré. Comme toujours John Layman nous propose un mélange d'humour et de situations crades, mais qu'on ne peut prendre qu'en rigolant. Par contre, on va un peu plus faire la connaissance de la famille de Tony, notamment Toni, sa sur. Il y a de nouvelles graines qui sont semées pour la suite de la série, et c'est aussi ça qui fait sa force : être capable de raconter une histoire complète à chaque tome mais qui s'inscrit dans quelque chose de beaucoup plus grand dont on découvre de petites parties à chaque fois. Espérons que Layman ne se perde pas en chemin, mais pour l'instant, c'est simplement bon.
Côté dessin, Rob Guillory assure toujours son trait vif et anguleux pour nous dépeindre ce monde autour de la nourriture. Enfin, c'est un élément de base autour duquel tout est brodé. Je n'ai pas beaucoup d'autres choses à raconter sur le dessin que sur les deux premiers tomes. Il n'y avait déjà pas de fausse note avant et il n'y en a pas plus maintenant. Il maîtrise son sujet de bout en bout depuis le début et c'est un vrai plaisir que de s'y plonger.
Au final, c'est toujours aussi bon et la série mérite vraiment tous les prix qu'elle put obtenir (deux Eisner Awards et un Harvey Award).