Les Chroniques de l'Imaginaire

Blade Runner : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? - Dick, Philip K.

L'humanité a connu une troisième guerre mondiale qui a vu la quasi totalité du monde animal disparaître. Certains humains, appelés les "spéciaux", ont changé et ont muté ou régressé. L'humain quitte la Terre pour coloniser Mars. C'est sur Terre qu'on retrouve Rick Deckard, chasseur de primes chargé de neutraliser les androïdes qui se sont échappés de Mars afin de vivre sur Terre. Rick Deckard va avoir une journée pour remplir la mission de neutraliser six androïdes.

N'étant pas fan du tout du tout de Philip K.Dick (je ne connais qu'UBIK comme livre qu'il a écrit), je me suis retrouvé tout heureux en voyant ce beau livre sur mon bureau. Je me voyais déjà faire le parallèle avec le merveilleux film de Ridley Scott, ode au film noir, et écrire sur la platitude de cette oeuvre.

Sauf que je me suis pris une grosse claque littéraire comme j'en ai rarement pris.

Ce livre est dense, lourd en sens et en propos. Blade Runner ne ressemble à rien d'autre. C'est un merveilleux manifeste anticapitaliste, anticonsumériste (voir la tropie, faite de pubs, de vide, d'inutilité). Et on y voit des références à Orwell et Bradbury (la télé et le divertissement y ont une place très importante).

On y découvre un monde froid, pauvre en sentiments où le besoin de rapprochement humain ne s'est jamais fait autant sentir. Deckard veut un animal de chair et d'os plus que tout au monde pour se prouver qu'il n'a pas besoin de boite à empathie pour éprouver des sentiments. Ce monde est aussi terriblement lugubre et la seule lumière qui s'en dégage, c'est en son questionnement introspectif. C'est une réflexion sur l'être et le paraître, sur ce qui fait d'un homme un être humain, et sur le "je pense donc je suis", cher à l'auteur qui pousse le lecteur à en lire toujours plus.

Il convient de donner le véritable titre de cette œuvre, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques, tant le livre et le film sont différents. Si l'hommage au film noir de Ridley Scott est beau alors ce livre et la philosophie qui en découle sont magnifiques.

Mon gros coup de cœur, à lire et relire et relire et relire et relire et relire et relire et relire et relire et relire et relire et relire et relire...