Sur les côtes d'Ankinoë, le prince Golias savoure la chaleur du soleil et la tranquillité de la vie. Il passe son temps à s'entraîner au combat, à discuter avec ses amis, à oublier sa position et à rêver d'aventures. Il est bien loin des préoccupations de son père, le roi Farstal et se tient, prudemment, éloigné des dangereuses manipulations de son oncle Polynos.
Un événement va le pousser à s'impliquer. Varon, le fils de Polynos et son cousin, va tenter de violer Aeréna, sa soeur. Golias va intervenir et la protéger en mettant une raclée à son agresseur. Le roi Farstal va apprendre cette dispute et va sanctionner son fils tout autant que son neveu, ce que Golias va très mal prendre. Pour Polynos, par contre, cette sentence est une bénédiction...
Golias nous plonge dans la Grèce antique pour une aventure aux traits de tragédie dotée des éléments habituels : une lutte familiale sur plusieurs niveaux, du pouvoir, des rois, de l'amour, une quête, du combat, des morts et des larmes. Tous ces ingrédients sont mélangés par Le Tendre pour donner un résultat des plus banals. J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à l'histoire du début à la fin. Les protagonistes sont trop stéréotypés et ne sont pas du tout attirants. Difficile d'apprécier les aventures d'un héros lorsqu'on se moque éperdument de ce qui lui arrive, n'est-ce-pas?
Cette histoire, qui était au départ prévue comme une spin-off de Thorgal, manque terriblement d'originalité. Néanmoins, l'univers qui supporte ce récit me semble solidement bâti et le rythme de narration est, souvent, bon, en particulier dans les scènes d'action.
Au niveau graphique, par contre, Lereculey s'en sort beaucoup mieux. Les dessins sont, généralement, splendides et la mise en scène est efficace et percutante. Les décors sont vivants et fourmillent de détails. Les personnages et leurs vêtements sont tout aussi précis.
Trois choses m'ont, toutefois, ennuyé. Premièrement, ces expressions faciales au charme, disons, désuet. Elles m'ont vraiment fait penser à celles qu'on voit dans les Buck Danny d'Hubinon ou dans les Blueberry de Giraud. Les émotions sont franches mais manquent de variété, autant pour un même protagoniste, qu'entre eux. Ensuite, les visages ont, fréquemment, l'air de mieux convenir à une bande dessinée d'humour aux héros peu réalistes qu'à de la fantasy mythologique sérieuse. Enfin, le physique des personnages colle très bien à leur portrait scénaristique, il est tout aussi stéréotypé.
En conclusion, cette bande dessinée peu originale risque vite d'être oubliée.