Nehorf est le cinquième satellite de la géante gazeuse Jove. C'est aussi elle qui abrite depuis des siècles les instances de la Fédération. Narvarth et Granite ont donc été conduits sur Nehorf pour un debriefing. Le Haut-Commissaire Nershudil les reçoit et est bien content de la découverte qu'ils ont faite de ce monde parallèle plein de nouvelles ressources. La Fédération cherche sans arrêt à développer sa civilisation. Seulement, Narvarth, qui est le seul à pouvoir activer les clefs qui permettent de passer d'un univers à l'autre, ne compte pas laisser la Fédération aller saccager un nouveau monde. Il veut des garanties que cet univers sera préservé. Des garanties que Nershudil, en bon politique, s'empressent de ne pas donner pour noyer le poisson et assurer qu'il en parlera aux autorités decisionnaires.
Bien sûr, Granite et Narvarth ne sont pas dupes et se rendent bien compte des demi-vérités que le Haut-Commissaire a énoncées. Bientôt, cela va devenir une préoccupation mineure puisqu'ils vont se faire attaquer par des mercenaires. Pour qui travaillent-ils, ils ne le savent pas. Par contre, cachée, on retrouve Callista qui a vendu ses anciens compagnons pour de l'argent qui ne vient pas. Il semble que le retour des anciens naufragés excite bien des convoitises, qui risquent de les mener loin et de les faire une nouvelle fois risquer gros pour sauver leur peau.
On croyait la série terminée avec le tome 9 et voilà que Christophe Arleston et Adrien Floch reviennent avec un tome 10. Finalement, les neuf premiers tomes constituaient un cycle et voici qu'un second débute. Je sens qu'on va crier à l'arnaque commerciale, mais, franchement, dans l'histoire, cette suite se justifie tout à fait. Maintenant qu'ils sont revenus, les anciens naufragés vont devoir rendre des comptes et ce qu'ils vont dévoiler va donner des envies à certains de se faire de gros profits. En ça, rien d'aberrant dans l'accroche, il faut bien le reconnaitre.
Et finalement, ça donne quoi ? Ca donne un tome rythmé, qui nous fait découvrir une autre facette de l'univers, avec beaucoup de nouvelles créatures extraterrestres qui font penser à des uvres comme Star Wars, bien sûr, mais aussi Orbital. On va aussi découvrir des robots de guerre dont le graphisme, que l'on peut voir en couverture, m'a pas mal fait penser à Ghörg, le démon de la série Les forêts d'Opale, une autre série d'Arleston, aussi chez Soleil. Le tome fourmille de bonnes idées et le tout forme quelque chose de cohérent qui nous fait vivre l'aventure à deux cents à l'heure. De son côté, Adrien Floch assure un travail précis et minutieux. Ce doit être un plaisir que de dessiner des univers aussi riches en créatures différentes. En tout cas, la combinaison des deux auteurs, ainsi que la colorisation de Claude Guth, nous offre un tome riche qui fait tout de suite passer les interrogations que l'on pouvait avoir sur la justification d'une telle suite aux oubliettes.
Donc, une seule chose : vivement la suite !