Les Chroniques de l'Imaginaire

Trames (Cycle de la Culture) - Banks, Iain M.

Les Mondes Gigognes sont des planètes artificielles créées par une civilisation aliène désormais disparue, dans lesquelles plusieurs couches habitables concentriques sont empilées autour d'un noyau. Les différents niveaux ont été attribués à diverses races, sous la surveillance bienveillante d'espèces plus avancées qui les laissent évoluer en toute liberté. Ces dernières n'ont donc aucune raison de se mêler de la guerre que mènent les Sarles (qui habitent le niveau 8 de Sursamen) et les Deldeynes (qui occupent le niveau 9 voisin), deux peuples de type humain. Pas de raison non plus de se mêler du meurtre abject du roi sarle Hausk par son plus proche collaborateur.

Pris depuis un tout autre point de vue, cet assassinat va changer la vie de Ferbin : Héritier du roi, il a survécu alors que ce n'était pas prévu, et vu ce qu'il n'aurait jamais du voir. Pour échapper au nouveau Régent, qui détient les pleins pouvoirs, il ne lui reste que la fuite en compagnie d'un fidèle serviteur. Ivre de vengeance, il espère trouver de l'aide auprès de sa sœur Djan Seriy, qui vit depuis longtemps outre-planète au sein de la Culture. Justement, la jeune femme est devenue agent de Circonstances Spéciales, section qui s'occupe des renseignements et de l'espionnage et qui n'hésite pas à intervenir dans des conflits locaux au nom de la paix globale... Ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

Ce roman du cycle de la Culture nous dépayse de prime abord en nous plongeant dans un monde plus ou moins moyenâgeux. Pas de souci cependant : c'est bien de science-fiction qu'il s'agit, et on découvrira vite diverses races aliènes et leurs curiosités. La Culture n'est qu'une des civilisations impliquées ici et dont on découvre les dessous, et on en prend donc plein les mirettes. Il y a beaucoup de bonnes idées dans l'univers créé (les Mondes Gigognes par exemple), et tout est bien détaillé. Les lecteurs familiers de ce cycle ne seront pas surpris de croiser des drones exaspérants aux tendances sanguinaires, ou des vaisseaux aux noms improbables.

Par contre, cette richesse de l'univers est un peu trop délayée, au détriment de l'action. L'intrigue présente certaines complexités, avec de nombreuses espèces et personnages impliqués, mais pour ma part je me suis plutôt arrêtée aux longueurs : plus de huit cent pages pour ça, c'est trop, ça finit par être du remplissage et par peser sur l'estomac. L'auteur aurait-il réalisé cela en rédigeant les derniers chapitres de son roman ? Et hop, il compense avec une fin hyper-rapide qui ne résout pas la plupart des interrogations que je me posais. J'en ressors frustrée. Passé l'appendice (liste des personnages, espèces et autres), j'ai eu un sursaut d'espoir en découvre un épilogue : peine perdue, je n'étais pas plus avancée après sa lecture.

Côté positif, on notera la présence bonus d'un article d'une trentaine de pages où Iain M. Banks expose quelques pensées concernant la Culture. Côté négatif, quelques coquilles désagréables (comme le vaisseau Problème de Biogiciel qui change de nom dans les dernières pages).

L'un dans l'autre, c'est une lecture intéressante, mais pas ma préférée dans ce cycle.