Les Chroniques de l'Imaginaire

127 heures

Avril 2003. Aron Ralston décide d'aller explorer le Blue John Canyon se situant en Utah. Aron est ingénieur, pas encore la trentaine et croque la vie à pleine dent. Il a mis un peu de côté sa famille, profitant pleinement de tous les moments où il peut se retrouver seul à repousser ses limites. Il part donc de nuit pour être sur place dès le lever du jour. À peine réveillé, il enfourche son vélo et se dirige vers sa destination. Dans le même temps, il tente de battre son record et immortalise le tout avec sa caméra numérique. Arrivé sur place, il va faire la rencontre de deux jeunes filles qui semblent perdues : Kristie et Megan. Il va leur faire découvrir un lac souterrain dans lequel ils vont passer un peu de temps ensemble. Puis, Aron va s'en retourner, seul, vers son périple. C'est là que la malchance va frapper. Un rocher va se détacher de son point d'encrage, entrainer Aron avec lui et, une fois en bas, incarcérer son bras. Aron va alors tout tenter pour se libérer de cette entrave et simplement survivre.

127 heures est l'adaptation cinématographique de l'autobiographie d'Aron Ralston, Plus fort qu'un roc. Ce n'est pas simple de faire tenir un film d'une heure et demie avec un personnage principal qui se retrouve coincé et donc ne peut pas bouger. Pour ça, il fallait deux éléments essentiels : un bon réalisateur et un bon acteur. Danny Boyle incarne le réalisateur à la perfection. On connait son amour d'une mise en scène travaillée et d'une réalisation hors norme. Il n'en fallait pas moins pour que ce film soit captivant de bout en bout. Mais il lui fallait aussi un acteur d'exception. Et James Franco joue son rôle à la perfection. Toutes les émotions y passent dans ce film : la joie, l'horreur, le désespoir, le regret… On vibre avec Aron, attendant le moment fatidique que l'on connait tous : le moment où il va décider de se sectionner l'avant-bras pour se libérer. Le pari était quand même risqué de vouloir adapter ce film au cinéma, mais il est complètement réussit.

Par contre, je ne considère pas ce que ce soit un film tout public, comme c'est marqué sur la jaquette du DVD. Déjà, parce que les plus jeunes ne comprendront pas forcément les délires dans lesquels Aron se trouve plongé devant les privations qu'il doit subir. Et puis, la scène obligée de l'amputation ne peut tout simplement pas être regardée par tout le monde. Et a-t-on déjà vu un film de Danny Boyle tout public ?

En tout cas, c'est une belle preuve de courage, d'inconscience aussi, et une leçon qui nous rappelle qu'on est bien peu de choses devant la nature et qu'il faut toujours prendre ses précautions, même quand on est chevronné dans son domaine.