Nous sommes au Kosovo, non loin de la frontière albanaise. Une patrouille militaire fait une ronde de surveillance, et tombe sur un groupe d'individus qui semblent bien pressés de charger un bateau. Les hommes sont plutôt louches, et des coups de feu sont bien rapidement échangés. Le bateau parvient à partir, mais sans son chargement qui est irrémédiablement détruit. C'est la stupeur lorsque les soldats se rendent compte que le chargement, détruit dans des fourgonnettes par des grenades, n'est autre que des femmes blanches destinées à faire le trottoir en France.
C'en est trop pour le président français, qui accueille justement un ambassadeur albanais. Ce dernier dit ne rien pouvoir faire, alors le président décide de parler du problème et de l'incompétence du gouvernement albanais dans un discours qu'il doit tenir prochainement aux Etats-Unis, devant de nombreux présidents, et de nombreux médias.
Sisco est alors ainsi envoyé aux Etats-Unis, justement, accompagné de Gassier, un collègue libidineux. Sur place, le collègue en question se rend vite compte de l'intérêt de Sisco pour ce voyage : sa propre soeur travaille justement là, et aide à la préparation des discours prévus lors de l'évènement. Bien évidemment, des terroristes albanais ne comptent pas vraiment en rester là, et souhaitent influer sur les discours qui seront prononcés. Ils ne reculeront devant rien pour parvenir à leurs fins, même en s'en prenant aux proches de l'agent Sisco...
C'est à un rythme d'enfer que les lecteurs doivent s'attendre avec ce cinquième tome de Sisco, une série qui paraît dans la collection Troisième vague des éditions Le Lombard. La collection en question abrite des titres alléchants comme Niklos Koda, ou encore IR$, mais on y trouve aussi des choses de bien moins bonne qualité (comme CH Confidentiel par exemple...).
Ici, on tient heureusement une série de très bonne facture : le scénario y est travaillé, mêlant les affaires politiques et les relations familiales houleuses d'un héros plutôt charismatique et charmeur. Les femmes qui tournent autour de l'agent français sont légion, et sont plutôt parfaitement réussies graphiquement, d'autant que Sisco vit mal la séparation que lui impose Manon, qui souhaite partir pour au moins un an au Liban.
Graphiquement donc, le dessin de Legrain est fin et détaillé, et est mis en couleurs avec justesse par Filippo Rizzu. L'architecture new-yorkaise est parfaitement retranscrite, et il est bon de voyager au sein des pages de ce tome. Une belle réussite donc, même s'il va falloir attendre la suite pour connaître la vérité sur le terrible effet de dernière page, comme à l'accoutumée !
