Les Chroniques de l'Imaginaire

Métal Hurlant Chronicles (Métal Hurlant Chronicles - 1)

Nous n'étions pas certains que la première saison de Métal Hurlant Chronicles soit diffusée en France, mais France 4 a pris cette bonne initiative et a diffusé en deux soirées les six épisodes composant la première saison. Certes après 23 heures, mais c'est déjà bien de l'avoir eu dans notre pays cette série… franco-britannique.

Les épisodes sont tous indépendants les uns des autres. Le seul lien est le Métal Hurlant, cette météorite qui traverse l'espace et le temps afin de modifier le cours de l'Histoire. Elle apparait systématiquement dans les épisodes même si son passage n'apporte finalement pas grand-chose dans l'histoire. Mais c'est un postulat de base qui justifie les différentes intrigues.
Il n'est pas du tout évident de poser une intrigue, des personnages, un univers en seulement vingt-cinq minutes (trente pour l'épisode trois qui regroupe en fait deux histoires distinctes). C'était déjà difficile en format bande dessinée mais là c'est encore plus délicat, je trouve. Pourquoi je parle de bande dessinée ? Pour ceux qui ne le savent pas, Métal Hurlant était une revue publiant de la bande dessinée alternative. On pouvait donc y retrouver des histoires courtes qui devaient être tout de suite percutante pour garder le lecteur. Le même principe a été gardé pour la série, qui adapte donc ces minuscules histoires.

Il y a une chose qu'on ne peut remettre en question, c'est la volonté de rendre hommage au support originel. L'adaptation est fidèle. On retrouve même des clins d'œil à la revue, comme dans OxygèneDominique Pinon en feuillette un numéro. Après, je pense que le principal problème est les moyens financiers dont a pu bénéficier la série. Les décors sont assez kitchs ou limités (mais, encore une fois, ça correspond bien aux histoires originales !) et les costumes limités (quoi que les tenues des demoiselles sont toujours très bien coupées… courtes). Pourtant, c'est vraiment bourré d'intention. Et j'avoue que j'ai plus été séduit par ce côté-là que par ce qu'il manquait.

La SF est le genre le plus mis à l'honneur dans cette saison. Mais l'épisode qui m'a le plus plu est Protège-moi, avec l'excellent James Marsters (le Spike de Buffy contre les vampires) et la belle Michelle Ryan (qui incarnait Jaime Sommers dans Bionic Woman, le remake de Super Jaimie). C'est très habilement mis en scène. Un huis clos qui alterne les ambiances pour finir… non, je ne vous dirai pas. Les maîtres du destin est un épisode avec des poses travaillés des acteurs (surtout Kelly Brook) pour rendre un hommage encore plus flagrant aux comics. La couronne du roi essaye de poser une ambiance médiévale dans un monde futuriste, mais ce n'est pas très bien rendu, même si la fin surprend. Après, ceux qui ont lu l'histoire dans la revue savent que l'adaptation respecte bien l'ambiance. Lumière rouge met en scène David Belle. J'ai été déçu qu'on n'utilise pas plus sa maîtrise du Parkour dans l'épisode, mais l'acteur essaye peut-être de varier ses prestations. On voit d'ailleurs Cyrille Diabaté dans cet épisode ; les amateurs de Free Fight apprécieront. Le serment d'Anya confronte Rutger Hauer à Grégory Basso. Je n'avais pas reconnu ce dernier de prime abord avec sa barbe, mais c'est lui qui était Greg le Millionaire… Allez, arrêtons de le lui rappeler et souhaitons-lui bonne chance pour ses futurs projets.

Métal Hurlant Chronicles est donc plein de bonnes intentions. Pour beaucoup, cela ne suffira pas et ils ne verront que les défauts des épisodes. Pour ma part, je préfère me concentrer sur cette volonté de faire revivre des univers débridés, loin de toutes contraintes, et qui ont influencé les plus grands du cinéma mondial. J'espère donc qu'il y aura une suite.