Les Chroniques de l'Imaginaire

Dracula - Stoker, Bram

Jeune associé d'un notaire, Jonathan Harker se rend dans les Carpates pour rencontrer un noble désirant venir s'installer à Londres. Harker doit lui présenter sa nouvelle propriété dans la métropole et clôturer la partie administrative du dossier. Le jeune clerc est reçu avec les égards réservés à l'aristocratie et sa mission se déroule à la perfection. Harker commence, cependant, à s'interroger sur les manies de son hôte, le comte Dracula, sur sa vie nocturne et l'absence de vie dans son immense château...

Je ne vais pas m'étendre sur l'oeuvre en elle-même, tout le monde connaît, l'a déjà lu ou vu en film. Ce vieux comte dispose d'une place à part dans l'imaginaire et la culture. Donc, même les rares qui n'auraient jamais approché ses canines pointues connaissent une large partie de l'histoire. Je vais plutôt m'attarder sur la forme de ce classique qui a sa place dans la bibliothèque de tout amateur de littérature fantastique.

J'ai Lu publie Dracula doté d'une traduction complète et toute nouvelle de Jacques Sirgent. L'objectif annoncé par le traducteur est de coller au mieux au style de Stoker. Il va, ainsi, travailler à rendre le parler d'époque, les difficultés d'élocution de certains personnages (Van Helsing, par exemple) et les différences entre eux (dues à l'éducation, au milieu, à leurs origines).

Je peux vous affirmer que dès les premières lignes, on a, bel et bien l'impression d'être devant un texte ancien mais surtout désuet, ce qui n'est pas un avantage. Alors, oui, ça fait XIXème siècle et gens de haute naissance ou bourgeois mais le style est théâtralisé à l'extrême et tellement ampoulé qu'il en devient risible. Lisez Poe ou Dumas, leurs textes sont élégants, pas ridicules.

Ensuite, un autre signe d'un mauvais vieillissement, la présentation de l'histoire en journaux et lettres où les personnages narrent leurs actions de la journée. Rien ne se passe au moment présent, c'est lourd et ça sent la poussière. Cela empêche l'ambiance de se développer proprement et cela donne au récit la tension d'un vampire.
De plus, pour ne rien n'améliorer, le récit pâtit de trop nombreuses répétitions (pas dans le vocabulaire mais dans les évènements scénaristiques) et j'ai eu la nette impression que l'auteur ne pouvait s'empêcher d'ajouter des mots juste dans le but de noircir ses pages. Dracula tire en longueur et s'étend sur trois cents pages de trop.

Néanmoins, après un temps d'adaptation, ce roman ne pose pas de difficulté à la lecture qui reste fluide, aidée par une police de caractère plus grande qu'à l'habitude dans les livres de poche.

Ce Dracula est un livre intéressant à lire et à posséder car il possède une place importante dans la culture fantastique. L'éditeur a, d'ailleurs, fait un effort au niveau du prix pour que tout le monde puisse en profiter. Mais pour moi, Dracula est un classique qui a mal vieilli.