Les Chroniques de l'Imaginaire

La planète des singes (La planète des singes - 1)

Parti en 1972, l'engin spatial américain Icare, avec à son bord quatre membres d'équipage, traverse une brèche de l'espace-temps à la vitesse de la lumière. Au terme d'un voyage de dix-huit mois, le vaisseau s'écrase en 3978 sur une mystérieuse planète, au cœur d'une région désertique. Les trois survivants du crash, le capitaine George Taylor, ainsi que les lieutenants John Landon et Thomas Dodge errent dans le désert.? Après plusieurs jours de solitude, ils découvrent que ce monde est peuplé d'hommes primitifs dominés par une race de singes très évolués. Bientôt, Dodge est abattu par les singes, Landon capturé, de même que Taylor, de surcroît blessé à la gorge. Deux scientifiques, Zira et Cornélius, s'intéressent de près à Taylor...

Adapté du roman de Pierre Boulle, ce film reste l'un des chefs d’œuvre du cinéma de science-fiction. Aujourd'hui encore, soit près de cinquante ans après sa sortie, les tentatives de ré-adaptation, de remake ne parviennent pas à en altérer la saveur, ni à l’égaler, encore moins à le surpasser. Les messages que cette œuvre véhicule - éternel message d’actualité (malheureusement) - sont classiques : l’humanité et sa diversité, la science et la religion, la gouvernance, l’esclavage, la dominance...?? Néanmoins, ce classicisme ne lasse pas, bien au contraire. En effet, le film est servi par un scénario proche de la perfection, une mise en scène maîtrisée, sobre et bien rythmée (bref moderne). L’interprétation est magistrale. ??Et que dire de la musique et de l’image qui soutiennent le film pour en faire ce monument incontournable.

Oui, finalement tous les aspects du film sont en symbiose et permettent de délivrer cette partition sans faille.?? L'esprit et les thèmes de l’œuvre originale sont bien conservés, et le scénario ne s’en éloigne que légèrement jusqu'au fameux final. Un choc, une émotion pure et profonde, un bouleversement inattendu pour ma part. Je l’ai vu pour la première fois, il y a une vingtaine d’année et je ne crois pas qu'une seule œuvre cinématographique ait pu rivaliser sur ce point là.?? Une fin d’anthologie.

Le transfert pour le blu-ray est très bien réussi avec un effet légèrement granuleux qui lui donne une authenticité agréable. Les nombreux bonus sont passionnants.??

Les principales différences avec le roman :
Le roman débute par Jinn et Phylis qui découvrent lors d’un voyage interplanétaire un manuscrit écrit par le journaliste Ulysse Mérou. Dans le film, c'est le capitaine Taylor, parti à la conquête de l’espace à bord d’un vaisseau spatial en compagnie de deux astronomes, qui atterrit sur une planète inconnue. Or, dans le roman, le personnage central est Ulysse, et non l’astronaute Georges Taylor du film. Certains personnages importants du roman ont été supprimés : par exemple, le personnage de Hector, le chimpanzé qui a accompagné l’équipage lors de son expédition, les expériences répétées sur les hommes et plus particulièrement sur Ulysse. Et dans le film Zira devient la psychanalyste du comportement animal. ??Dans le roman, les hommes primitifs sont nus, les singes sont techniquement plus avancés : ils ont des automobiles, des téléviseurs, des avions. (différences liées au budget restreint pour le film)?? La fin diverge. Mais chuttttttt ! C’est à découvrir par soi-même

La Planète des Singes engendra de nombreuses suites et films dérivés. Tout d'abord Le Secret de la Planète des Singes (1970). Puis, Les Évadés de la Planète des Singes (1971), dont les héros principaux sont Kim Hunter et Roddy McDowall. Contrairement aux deux précédents volets, l'action se déroule dans le présent.? Suivent ensuite La Conquête de la Planète des Singes (1972), qui révèle comment les singes ont pris le pouvoir, puis La Bataille de la Planète des Singes (1973), épisode qui voit les humains et les singes vivre en paix.