Central City est une ville pourrie. Mais alors que les docks voient un chargement illégal débarquer, le Spirit arrive et fait sa loi. Denny Colt est un ancien flic. Mort une fois, il semble ne plus attirer la faucheuse, et en profite pour tenter de remettre un peu d'ordre dans sa ville dirigée par Octopus, une organisation criminelle puissante à la tête inconnue. Il lui arrive de se déguiser en vieux clochard pour aller récolter les informations dans les rues, par exemple auprès d'Imani et ses centralettes, une bande de gamines des rues qui passent leur temps à danser et chanter. Aujourd'hui, les informations sont claires : Octopus n'est pas content et va organiser une rencontre au sommet entre les différents chefs de l'organisation. Il veut la peau du Spirit qui lui met trop souvent des bâtons dans les roues. Du coup, il va faire venir un tueur professionnel du nom d'Angel Smerti.
J'avais trouvé la présence du Spirit dans First wave anecdotique voire complètement inutile. Frustrante. Du coup, j'étais plutôt ravi de pouvoir le découvrir un peu mieux dans cette série, First wave lui étant consacrée. Nous sommes dans un univers qui fleure bon les années d'origine du personnage : les années 40. Pour autant, par petites touches, comme les téléphones portables, on sent que l'époque n'est pourtant pas si éloignée. Mais il y a cette pointe de nostalgie qui se retrouve partout, à toutes les pages.
Dans ce premier tome, nous aurons le droit à deux histoires, courant sur sept chapitres. La première va donc décrire la danse que va faire le Spirit avec cet assassin qui vient expressément pour lui. La seconde le trouvera confronté à un caïd d'Octopus qui répand une dangereuse drogue dans les rues de Central City. Deux scénaristes vont se relayer, Mark Schultz pour la première, David Hine pour la seconde. J'avoue que j'ai préféré Frost Bite, le second arc, parce qu'il prend bien le temps de poser l'ambiance. Dans la première, la fin m'a surpris ; elle n'est pas crédible à mon goût, sauf à ce qu'Angel Smerti possède un étrange pouvoir dont nous n'avons pas connaissance.
Pour le dessin, Moritat fait un travail qui n'est pas constant. Son trait n'a pas de continuité manifeste tout au long de la lecture. On a des cases d'une grande précision puis d'autres qui sont tout simplement ratées. Des cases où les encrages sont, certes appuyés, mais maîtrisés, d'autres où on a l'impression que ça part en freestyle. Et puis, les couleurs qui d'une page à l'autre n'ont pas les mêmes tons ni la même profondeur, ça me dérange. Et là on est loin de simples effets de style ; ce sont plus des ratages.
Donc, oui, content d'avoir découvert une aventure du Spirit, ce personnage créé par Will Eisner en personne. Mais je trouve que l'hommage aurait pu être par moment plus soigné et éviter les loupés malheureusement assez nombreux.