Les Chroniques de l'Imaginaire

L'héritage Jenna Fox (Jenna Fox - 2) - Pearson, Mary E.

Petit retour en arrière : dans Jenna Fox, pour toujours, nous voyions la jeune fille détruire les sauvegardes des esprits de ses deux amis conservés dans de petits cubes noirs. Seulement, des copies avaient été faites.

Finalement, pour Locke et Kara, ce furent deux cent soixante années, deux cent soixante longues années enfermés dans le noir absolu, sans corps, sans véritable existence, juste avec la sensation d’exister et parfois l’impression de ne pas être seul. Et puis le réveil dans un corps tout neuf, la découverte que le monde tel qu'ils l’avaient laissé, que les êtres chers qu'ils avaient aimés n'existaient plus.

Depuis maintenant une année, ils réapprennent à vivre au sein du domaine de celui qui les a ramenés, le Dr Gatsbro. Seulement, ils vont très vite découvrir que ce cher homme a une idée derrière la tête, une idée commerciale. En effet, ils ne sont que des cobayes, la réponse à l'immortalité que de riches clients recherchent. Car leurs esprits ont pu survivre pendant tant d'années sans corps. Ils sont revenus, sans dommages apparents... mais est-ce réellement le cas ? Sont-ils toujours les mêmes personnes qu'avant l’accident ? Et Jenna, qu'est-elle devenue ? Pourquoi les a-t-elle abandonnés ?

Ce roman d'anticipation nous propose de partager la vie de Locke, entre récit au présent et flash-back d'avant l’accident. Nous découvrons à la fois les relations qui existaient entre les trois amis avant leur tragique disparition et le monde futuriste qui est aujourd'hui leur présent.

Bien évidemment, le roman tourne autour de la grande question : qu'est-ce-qui définit un être humain ? L'esprit ? Le corps ? Un ensemble ? L’homme est-il finalement si humain ? Une mention toute particulière à deux personnages secondaires forts, Dot, une androïde conductrice de taxis et Miesha, l’assistante du docteur Gatsbro. Chacune risquera tout pour ce qu'elles pensent être le Bien.

Une dystopie sympathique, entre road trip et introspection, un peu bavarde, où l'action cède parfois trop le pas à la réflexion mais qui nous offre une vision intéressante du monde et de l’être humain.