Un bus rouge. A son bord, quarante-trois enfants vêtus de combinaisons jaune et bleu. Le plus jeune est à peine âgé de quelques mois. Tous sont dépendants de la colle qu'ils respirent à longueur de journée. C'est pourquoi ils vont juste rester assis sur le trottoir de cette rue de Stockholm où leur bus va les abandonner. Qui sont-ils ? Pourquoi les a-t-on laissés là ? C'est ce que l'inspectrice Mariana Hermansson va devoir découvrir.
Parallèlement à cette affaire, le corps d'une femme est trouvé dans un état de décomposition avancé, le visage en partie dévoré par les rats, dans les sous-sols de l'hôpital Sankt Göran. Qui était-elle ? Pourquoi est-elle morte ? Où se trouve son assassin ? Le commissaire Ewert Grens va mener lenquête.
Deux enquêtes en apparence totalement différentes, sans aucun lien si ce nest qu'elles nous entraînent dans les bas-fonds de la société, parmi ces laissés pour compte qu'on préfère ne pas voir ou envoyer chez son voisin. D'un côté, des enfants déposés sur le bord d'une route comme de simples encombrants. De l'autre, des hommes et des femmes vivant ou plutôt survivant dans les sous-sols de la ville, oubliés de tout et de tous.
Les auteurs ne s'en cachent pas, ce roman est clairement une critique de la société suédoise, si souvent citée en exemple mais qui finalement n'est pas si différente des autres dans son traitement des marginaux. Ils se basent sur des faits réels pour nous proposer un polar noir, à la construction très habile. L'alternance des points de vue et des enquêtes rythme le récit et maintient le suspense jusqu'à la fin.
Mais surtout, ce roman soulève la grande question de la place des laissés pour compte dans nos sociétés. On peut se demander où se situe le pire : les envoyer au loin ou refuser de les voir ? A méditer...
