Nous sommes en 1914, dans les environs de la forge de Gaston Peyrac. Deux gendarmes s'en approchent, et le trouvent là, prostré et fatigué. Peyrac est accusé d'être un insoumis : cela fait plusieurs jours qu'il aurait dû se présenter pour être envoyé au front, et des évènements familiaux personnels l'en ont empêché. Il se trouve que Colette, son épouse depuis peu, a convolé avec un jeune apprenti espagnol qui était censé remplacer Gaston à la forge le temps que la guerre se termine.
Heureusement pour Peyrac, sa hiérarchie d'alors a intercédé en sa faveur. C'est comme cela que l'homme s'est retrouvé à la tête de toute une escouade de repris de justice. Il en prend le commandement, et se rend au front avec des gamins de quinze ans qui vont vivre l'enfer.
En 1918, on retrouve Roland Vialatte et le capitaine Janvier, toujours plongés dans l'enquête des femmes retrouvées mortes à proximité des lignes de front. Le seul carnet de Peyrac retrouvé ne correspond pas du tout au papier et au style de l'assassin, et l'enquête conduit les deux hommes chez la veuve Dussart, la mère de Jolicoeur, un jeune soldat mort pendant la guerre sous les ordres de Gaston Peyrac.
La mère est éplorée de la mort de son fils, et raconte l'histoire de ce dernier. Elle a eu une vive altercation avec son fils, à propos d'une jeune fille, et ce dernier s'est porté volontaire pour la guerre à cause de sa mère, finalement sans jamais avoir été un assassin ou un violeur. En outre, Vialatte et Janvier apprennent que les deux derniers carnets de Gaston Peyrac sont dans la tombe de Jolicoeur, avec le corps de ce dernier, que la riche veuve a réussi à faire enterrer dans le jardin de la riche demeure familiale.
Tout est relancé bien évidemment, avec ces deux carnets qui sont des pièces à conviction très importantes pour le dénouement de cette enquête.
Notre mère la guerre fait partie de ces séries historiques qui sont d'une grande qualité. L'émotion suinte littéralement de chacune des planches, et la qualité narrative est à son paroxysme dans ce livre.
Les dessins de Maël sont eux aussi de toute beauté, et fonctionnent parfaitement avec le récit de Kris. On retrouve en enfer des onces d'humanité extraordinaires, et les couleurs de Maël parviennent à vraiment mettre en avant tout cela. Les expressions sont de toute beauté, les décors et les costumes ont fait l'objet de nombreuses recherches, forcément.
Un quatrième tome de toute beauté donc, qui clôt une admirable série. Les quatre volumes sont à posséder absolument dans toute bibliothèque qui se respecte, et constitueront un véritable devoir de mémoire sur la première guerre mondiale.