20 juin 1997. En fin de soirée, le président des Etats-Unis est seul dans le bureau ovale à prendre un verre. Il semble attendre quelqu'un qui se décide enfin à venir.
Trois jours avant, Kevin Nivek se rend dans les quartiers nord de Washington. Il se rend dans le bâtiment dans lequel il a rencontré pour la première fois Debrah Faith. Il est persuadé qu'il pourra la retrouver là-bas, et il n'a pas tort ; elle l'attend. Mais Debrah n'est pas venue seule, elle a emmené Melly avec elle. Nivek n'a pas beaucoup de temps. Il a dû promettre à Nolan de revenir au plus tôt et il a aussi dû laisser Josh et Gallagher entre les mains de Nolan, ce qui ne lui plait pas. Il faut que Debrah et Kevin mettent rapidement au point un plan d'exécution ensemble et qu'ils coordonnent leurs actions. Mais ce n'est pas aussi simple à faire quand on navigue encore dans le flou. Surtout qu'ils n'en savent pas forcément beaucoup plus sur Sandor Weltman.
Existences signe la fin du premier cycle de Le chant des stryges. Debrah Faith et Kevin Nivek vont commencer à toucher du doigt une réalité terrifiante. Mais il leur reste encore du chemin à parcourir. Et ils vont devoir faire en sorte de se protéger et de protéger les personnes qui les accompagnent. Parce qu'entre le gouvernement, l'armée et les intérêts particuliers, ils se retrouvent au beau milieu d'une lutte de pouvoir dont ils ne soupçonnent pas encore les ramifications.
Mêlant fantastique, action et politique, Eric Corbeyran nous sert un scénario soigné qui nous happe du début à la fin. Il est toutefois préférable de bien avoir en tête les épisodes précédents pour apprécier celui-ci (comme l'attestent les nombreux renvois). Mais le monde créé par Corbeyran est attractif. Il ferait parfaitement l'objet d'une adaptation en série télévisée. Tout est présent pour que le lecteur ne lâche pas le tome avant de l'avoir terminé. Comme le dessin de Richard Guérineau, par exemple. Il est maîtrisé de bout en bout. Les scènes finales, en souterrain, sont vraiment très bien faites ; on se sent étouffé, oppressé, comme doivent l'être les personnages. Malgré tout, on ne se sent pas enfermés et on sait qu'une issue est possible, même si nous ne savons pas forcément laquelle à ce moment de l'histoire.
En tout cas, la fin de ce premier cycle nous donne bien envie de découvrir le suivant.