Les Chroniques de l'Imaginaire

J'arrête (Le maître voleur - 1) - Kirkman, Robert & Spencer, Nick & Martinbrough, Shawn

Redmond, le plus grand voleur de tous les temps, se trouve sur un cargo en train d'essayer de voler on ne sait trop quoi. Manque de chance pour lui, il a été repéré et se fait prendre. Étrange pour le meilleur voleur qu'on ait jamais connu ! Le bateau transporte une comtesse qui est réveillée dès que l'incident est un peu calmé. Elle va être emmenée à la salle des coffres pour vérifier que rien ne lui a été dérobé. Apparemment, aucun des autres passagers ne s'est rien vu dérober. Mais la comtesse n'a pas la même chance. Elle demande donc à interroger le voleur. Redmond va donc se prendre un bon coup de poing dans le visage, ce qui met mal à l'aise le capitaine du navire. En effet, c'est un vaisseau américain, la torture y est donc interdite. La comtesse propose alors d'emmener avec elle le voleur, son pays n'ayant pas ce genre de scrupules. Dans l'hélicoptère qui emmène tout le monde, l'atmosphère est plutôt détendue. En effet, tout le monde fait partie de la même équipe, celle de Redmond. Et ce qu'il était venu volé a bien été dérobé, mais pas de la manière que l'on croit.

Fourbu, Redmond rentre au pays avec Célia, la fausse comtesse. Elle a arrangé un rendez-vous avec Arno et toute la bande. C'est que Redmond travaille pour Arno sur un nouveau coup, celui de Venise. Mais comme il n'a pas finalisé tous les détails, il préfère ne pas en parler pour l'instant. Le fait que Célia ait réuni tout le monde tombe finalement plutôt mal. Mais tant pis, Redmond va finalement faire son annonce : il arrête. Il ne veut plus voler. Il veut juste retrouver une vie normale et, qui sait, reconquérir son ex-femme dont il est toujours amoureux et construire des relations avec son adolescent de fils, dont il ne s'est jamais bien occupé.

Mais, franchement, vous pensez que ça va se passer comme Redmond l'a prévu, à la manière d'un conte de fée ?

Après les super héros et les zombies, on retrouve Robert Kirkman dans le polar. Il s'associe au scénario avec Nick Spencer pour nous pondre cette histoire de voleur génial et audacieux qui souhaite raccrocher mais qui va devoir remettre le couvert pour des raisons personnelles. Bien sûr, comme à son habitude, il va nous mitonner un plan chiadé. Au milieu de cette histoire, nous allons en apprendre plus sur l'histoire de Redmond, sa rencontre avec Célia, sa demande en mariage, les casses qu'il a pu faire dans sa jeunesse, mais aussi on va découvrir son fils, pièce maîtresse dans cette grosse introduction. La narration, faite de beaucoup de flashbacks, est un peu chaotique au début mais, par exemple, la première page qui semble sortir d'on ne sait où sera expliquée quelques chapitres plus tard. Il ne faut pas désespérer. Il y a juste l'histoire sur la paquebot du début que j'ai trouvé un cran au-dessous dans la souplesse de narration. Le reste est bien fichu.

Côté graphique, Shawn Martinbrough fait du bon boulot. Il offre un travail très encré, qui n'entre pas dans les micro-détails des visages ou des décors, mais qui retranscrit très bien malgré tout l'ambiance et l'action. C'est un dessin réaliste mais simple qui privilégie le rendu à la minutie. Par contre, il y a certaines cases qui manquent clairement de décor, comme certaines à la réception où Redmond informe tout le monde qu'il arrête. Mais dans l'ensemble, c'est bien fichu.

Ce premier tome de Le maître voleur met l'eau à la bouche. On a envie maintenant d'en découvrir plus. La narration découpée un peu à la manière des films Ocean's XX donne un côté cinématographique très appréciable et vivant. Espérons que le style reste le même et que les rares petits défauts soient ajustés pour la suite.