Kenichi Inuzuka est au milieu du désert en train de filmer des wanzers en plein combat. Il espère bien ramener des images chocs comme il sait si bien les produire. Seulement, voilà que des tirs se dirigent vers lui. Il a juste le temps de s'enfuir, mais pas de sauver son matériel. Quand il retourne à son appartement, histoire de récupérer des caméras, se reposer et se restaurer, il se rend compte qu'une bonne moitié a été emportée par un tir et que l'autre moitié est maintenant squattée par des gens qui n'ont plus rien et n'ont pas l'intention de lui rendre le peu qu'ils ont récupéré chez lui. Du coup, Kenichi, qui meurt de faim après son périple dans le désert pour retourner à la civilisation, va tenter de dérober un peu de nourriture dans un camp de réfugiés qui se situe aux abords de la ville. Il va se faire prendre et les réfugiés vont commencer à le rosser quand intervient une femme, Miyuki Tsuruta. C'est elle qui gère plus ou moins le camp et elle ne veut pas que du mal soit fait à Kenichi. S'il est journaliste, elle pense qu'il peut les aider à montrer au monde la situation dans laquelle la guerre met les populations. Mais Kenichi n'est pas du genre altruiste. Il a faim pourtant. Il va donc accepter le marché, un peu de soupe contre un reportage, qu'il ne pourra faire qu'avec la caméra de son téléphone portable. Seulement, ce petit film va prendre des proportions démesurées quand les habitants du camp vont comprendre qu'ils vont pouvoir envoyer des messages à leurs proches. Et Kenichi, malgré son côté charognard, va lui aussi changer au contact de ces gens.
Voici un tome de Front Mission Dog Life & Dog Style qui ne se place pour une fois pas complètement du côté des combats et de l'armée. On va retrouver notre reporter Kenichi, que l'on aime à détester depuis le premier tome, et surtout qu'on ne comprend pas. Cette fois, on va découvrir une nouvelle facette de sa personnalité, en même temps que lui-même se découvre. On va aussi voir les revers de la guerre avec ce camp de réfugiés. Les espoirs, les peurs, les sourires aussi, tout ceci est analysé et montré sous la plume et le trait des auteurs. Ils font une nouvelle fois mouche avec cette histoire poignante à la conclusion terrible.
Le tome comporte une autre histoire, qui remet en scène des militaires, ou plutôt des mercenaires. Cette histoire n'est pas complète dans ce tome. Ceux des histoires forment un tout plutôt posé, pour cette série, mais pas inintéressant du tout. Tout comme les autres, ce tome se dévore et tente de nous montrer les atrocités et la stupidité de la guerre. Pour une fois, l'USN n'est pas montré tout le temps comme le grand méchant. On ne l'encense pas non plus ; on n'en parle pas trop en fait. Mais il n'y a jamais de gentils et de méchants dans une guerre ; elle fait des victimes innocentes des deux côtés, et beaucoup de personnes qui ne demandent rien se retrouvent embarquées dans quelque chose qui les dépasse. Et ce tome le montre admirablement bien.
Une série à ne pas louper !