Les Chroniques de l'Imaginaire

Robopocalypse - Wilson, Daniel H.

Quelque part dans les plaines gelées et désertiques de l'Alaska, à deux pas de l'endroit où Archos a vécu ses derniers instants, un petit groupe de combattants mené par Cormac Wallace fait une découverte primordiale. Un simple cube noir mais qui renferme des milliers d'heures d'enregistrements, des milliards de données sur l’évènement qui a failli voir s'éteindre la race humaine : le soulèvement des machines. Archos avait tout gardé, filmé, archivé. Même si personne n'a envie de se souvenir de ces heures sombres, le devoir de mémoire est plus important que la souffrance. Il faut raconter, par respect pour ceux qui ont disparu, pour éviter qu'une telle horreur ne se reproduise. C'est ainsi que commence le récit de la guerre entre Archos et le genre humain. Sachez juste que si nous avons frôlé la catastrophe, nous avons survécu.

Robopocalypse nous propose le récit du conflit qui a failli voir l'extinction de la race humaine, après la fin de celui-ci. Il est présenté sous la forme d'une suite d'évènements distincts, vécus par différentes personnes autour du monde, racontée a posteriori par un des personnages. Celui-ci replace, au début et à la fin de chaque chapitre, l’épisode dans le contexte plus global du conflit. De la naissance de l'intelligence artificielle à l'origine du soulèvement, Archos, jusqu'à la destruction de celle-ci, en passant par l'heure Zero, la fuite, la survie puis l'organisation de la résistance humaine et enfin la contre-attaque, on se retrouve plongé au coeur de l'action.

Si au début, on se demande si un lien existe entre les différents protagonistes et les différents récits ou si nous sommes simplement dans une compilation aléatoire de moments choisis, celui-ci finit par apparaître petit à petit jusqu'au dénouement final. J’ai vraiment beaucoup aimé ce découpage, qui ajoute un réalisme et surtout un vrai dynamisme au récit.

On pourra certes reprocher à Daniel H.Wilson d'exploiter des thèmes très connus mais il le fait avec beaucoup de bonheur, une écriture simple mais énergique et j’ai dévoré ce roman. Certaines scènes sont dures car pour Archos, la race humaine doit disparaître, sans exception. Homme, femme, enfant, bébé, nous ne sommes qu'un problème à résoudre et personne n'est épargné. On se rend aussi compte à quel point nous sommes dépendants des machines et comment il est difficile d'échapper à l'emprise de la technologie. On y découvre enfin l'humanité sous son pire aspect mais également son meilleur.

C'est un roman très dynamique, très visuel, une plongée dans un futur qui pourrait peut-être être le nôtre et ça fait peur. J’ai hâte de découvrir le film que Steven Spielberg compte en tirer. A découvrir assurément.