Les Chroniques de l'Imaginaire

Le souffle des ténèbres - Livyns, Frédéric

Bryan décide d'emmener son épouse Suzy en vacances suite à un drame. Ils ont besoin tous deux de changer d'air et de se retrouver. Son idée ? Les emmener en Bretagne sur la terre de ses ancêtres, où il espère découvrir les lieux qu'emplissaient les contes de son grand-père. Sur place pourtant, ils découvrent que le village en question est resté en marge de la technologie et que les superstitions régissent le comportement des villageois. Lorsque Bryan décide d'aller faire un peu de tourisme dans les alentours avec Suzy, il ne résiste pas à l'attrait qu'exerce ce vieux château noir dont tous pourtant lui déconseillent la visite. Son besoin irrépressible d'y jeter un oeil va avoir des conséquences sur tout le village.

Le souffle des ténèbres est un roman très abordable et sympathique à lire. Il réussit à distraire le lecteur, sans être toutefois un de ces romans qu'on ne peut plus lâcher, allant de surprise en surprise. Frédéric Livyns nous offre donc un bon roman fantastique, mais qui souffre de quelques petits défauts dont le premier est le manque de développement .

La plume de l'auteur ne pose aucun problème et nous permet de très vite entrer dans l'histoire. Pas besoin de trop de descriptions ou de détailler en long en large et en travers l'histoire des héros puisque la seule chose qui va réellement nous intéresser ici, c'est ce qui va leur arriver pendant leur séjour dans ce village reculé. Dans l'ensemble, j'ai réussi à visualiser certaines scènes, même si j'ai regretté le peu d'informations sur le physique de nos personnages. C'était trop rapide, l'auteur ne prend pas le temps de bien les décrire, privilégiant l'action à la préparation du terrain.

L'histoire en elle-même est sympathique, mais elle n'a pas grand-chose d'original. Des châteaux hantés renfermant des entités démoniaques, il y en a beaucoup en littérature, même si le château n'a en réalité qu'un second rôle puisque l'action ne s'y déroule que pendant quelques pages avant de revenir dans le village. Et c'est un des problèmes que j'ai rencontré : le village. Un endroit isolé, où la technologie est absente et où la population ne cesse de croire aux légendes. C'est un peu surjoué, j'ai trouvé et ça m'a drôlement fait penser à certains films comme Le village ou 2001 maniacs. Du moins c'est ainsi que j'imaginais ces villageois : laids, stupides et brusques. D'ailleurs, ils vont se montrer peu amicaux avec notre couple qui va se faire expédier manu militari chez le pasteur, seul endroit où ils seront a priori à l'abri. L'auteur joue beaucoup sur les codes des citadins qui vont en campagne et qui sont donc mal vus et ça m'a un peu gênée. C'était excessif dans le traitement et je pense que cela aurait été plus judicieux de mieux doser la peur qu'éprouvent les campagnards envers les étrangers et le surnaturel.

À côté de ça, j'ai trouvé que l'histoire souffrait de quelques longueurs alors qu'elle est trop courte. C'est contradictoire, je le sais bien, mais certains passages comme les révélations de l'aubergiste ou du pasteur m'ont un peu ennuyée, car elles sont très stéréotypées "films de séries B". L'arrivée du surnaturel est trop rapide puisqu'une fois qu'il intervient, hop on tourne la dernière page et c'est fini. Je pense sincèrement que le roman aurait gagné à être mieux construit et plus long pour augmenter la terreur des héros et pourquoi pas du lecteur.

De même, la fin est trop vite expédiée et elle est trop facile. J'aurais bien cru que l'entité en question serait plus démoniaque, mais elle ne cherche qu'à se venger et une fois cela fait, on reste sur notre faim.

Ça m'embête parce qu'au fond j'ai lu le roman d'une traite et à aucun moment je n'ai eu envie de refermer l'ouvrage. Je cherchais à être surprise parce que j'ai senti un grand potentiel chez l'auteur et au final je suis restée sur ma faim. Maintenant je pense que ce roman plaira à ceux qui n'ont pas l'habitude de lire du Stephen King, Masterton, Koontz ou encore Barker. Pour chercher un petit moment de frayeur en douceur.