Mauro de Balsi n'a pas que des amis : déjà, l'un de ses adjoints est un abruti fini, inamovible du fait qu'il est le fondateur de l'entreprise ; puis, son autre adjoint est certes un cadre compétent, mais il lit de la poésie (il est aussi l'amant de sa femme, et prêt à tout pour que Mauro continue de l'ignorer) ; enfin, et surtout, on dirait bien que sa santé lui joue des tours, depuis quelque temps.
Ce noir tragi-comique réussit à être, en même temps, typiquement italien et totalement universel. Le "ton Camilleri" y est en tout cas parfaitement reconnaissable, même s'il ne s'agit pas d'une enquête du commissaire Montalbano. De ce fait, le langage est davantage "standard", adapté aux lieux où l'action se déroule, dans le Nord de l'Italie, qui n'a pas les mêmes particularismes linguistiques que la Sicile de Montalbano.
Les personnages ont tous quelque chose d'odieux et quelque chose d'attachant, et c'est certainement dans leur création que réside le plus grand talent du vieux Maître, même s'il serait dommage de survoler sans attention une intrigue bien ficelée, délicieusement et férocement ironique.