Les Chroniques de l'Imaginaire

Le cercueil rouge - Eastland, Sam

Staline a bien conscience qu'Hitler n'attend que le plus mince prétexte pour envahir l'URSS. Aussi prépare-t-il son pays à la guerre, notamment par le projet Constantin, qui désigne la conception d'un char d'assaut révolutionnaire, le T-34, déjà surnommé "cercueil rouge" par les rares futurs utilisateurs qui le connaissent.
Quand l'ingénieur responsable du projet, le colonel Nagorski, meurt brutalement, Pekkala, présent par hasard, enquête, et se trouve en désaccord avec les conclusions du major Lysenkova, du NKVD, qui n'a pas l'habitude de ce genre de cas et pense qu'il s'agit d'un accident.

L'alternance des chapitres entre présent et passé nous en apprend davantage sur la vie de Pekkala, mais nous montre aussi deux pays différents, entre la Russie tsariste et l'URSS de Staline. C'est intéressant car cela permet au lecteur d'évaluer les ressemblances autant que les différences.

Le personnage de Kirov, enfant de la révolution et du Parti, totalement inconscient des risques du régime stalinien, si bien qu'il peut rester humain, voire humaniste, est en complète opposition avec celui de Pekkala, survivant méfiant et revenu de tout du régime tsariste et de la Sibérie où il avait été envoyé, et d'où Staline l'a fait revenir quand il a eu besoin de ses talents d'enquêteur. Je ne suis pas vraiment arrivée à croire au personnage de Staline campé par l'auteur, qui m'a paru trop patient, et trop humain par moment, notamment en ce qui concerne le major Lysenkova.

L'intrigue n'est pas fascinante en soi, mais cette histoire se lit néanmoins avec plaisir en nous rappelant à la fois que, certes Staline était paranoïaque, mais que ses ennemis, intérieur et extérieur, existaient bel et bien. En somme, un roman de distraction qui fait passer un moment de lecture plutôt plaisant.