Seishû Handa est un jeune homme de vingt-trois ans. Malgré son jeune âge, il est déjà maître calligraphe. Lors du gala des lauréats du prix d'excellence, son travail est exposé. Il va croiser le directeur de l'exposition qui désirait le voir. Celui-ci, loin de lui faire des compliments, va lui avouer que ses calligraphies sont fades et sans saveur, comme ce que l'on peut trouver dans un manuel. Il demande à Handa s'il lui est déjà arrivé de sortir de la normalité, de "franchir le mur de la banalité". Mais Seishû est un jeune imbu de lui-même qui ne supporte pas la critique. Il va donc sortir de ses gonds et, pire que tout, frapper le directeur de l'exposition, vieil homme se déplaçant avec une canne. Outre la honte de ce comportement, son père va décider de lui faire faire une retraite dans un endroit isolé où il pourra réfléchir et se concentrer sur la pratique de son art.
C'est ainsi que Handa va débarquer sur l'archipel de Gotô. La vie n'est pas la même qu'en ville. Il le constate dès qu'il met le pied hors de l'aéroport. Il n'y a aucun taxi pour attendre les voyageurs. D'ailleurs, il est le seul. Il va donc partir à pied. Finalement, il va être récupéré par un grand-père en tracteur qui va l'amener plus loin sur la route. Au bout d'un certain temps, il va arriver dans sa nouvelle demeure. Mais il s'aperçoit qu'elle est squattée par deux adolescentes et une petite fille de sept ans, Naru. Les deux jeunes filles auront déguerpi en entendant du monde arriver, mais pas Naru. Il s'avère qu'elle possède des capacités d'incrustation phénoménale. Si on la sort par la porte, elle est à nouveau à l'intérieur en moins de temps qu'il faut pour la refermer. Et tous les trous que va boucher Seishû ne suffiront pas à la démotiver.
Lui qui pensait être au calme va bientôt se rendre compte que, même si la vie n'a pas le même rythme dans le village, il est bien difficile d'avoir un moment de tranquillité quand une petite fille dégourdie et espiègle a décidé qu'elle jouerait avec vous.
Barakamon nous fait découvrir un jeune homme qui, de prime abord, est assez désagréable et ne se remet pas en question. Maître calligraphe, il va devoir réapprendre son art pour le sublimer et se l'approprier. J'ai été un peu déçu par le fait qu'on ne parle pas assez de calligraphie dans ce manga. Moi qui pensais en apprendre plus sur la calligraphie japonaise, je n'ai pas été contenté.
Par contre, il y a un côté frais dans ces rencontres humaines que va faire Seishû, principalement avec des enfants d'ailleurs. La naïveté et la candeur des enfants est d'ailleurs bien retranscrite. C'est souvent drôle, comme cette technique du thermomètre que subit Handa la première fois qu'il se rend à l'école primaire. Il y a beaucoup d'humour dans les pages, même si on ne s'esclaffe pas à chaque page. Je ne pense pas qu'on puisse parler véritablement de sensibilité en ce qui concerne Barakamon, mais c'est en tout cas une lecture humaine et belle. La personne est mise en premier plan, mais pas forcément dans sa complexité mais plutôt dans ce qu'elle a à apporter aux autres. Et ce côté-là m'a plu.
Du coup, ce premier tome est une bonne lecture qui donne une petite bouffée d'oxygène bienvenue dans un monde trop souvent asphyxiant.