Nous sommes à Los Angeles, au début des années 60. En 1963 pour être précis, au départ de ce tome, dans un flash-forward (c'est comme cela qu'on dit !) de deux années. On y découvre la belle cambrioleuse Viktor Scott, dévalisant un musée d'une pièce inestimable, avant de tomber dans les bras du lieutenant Clegg Jordan, un policier qui a aimé la voleuse, et qui semble en proie à une lutte interne terrible, pour savoir quelle décision il va devoir prendre.
Puis nous sommes brusquement en 1961, où nous retrouvons le lieutenant Clegg, en bon père de famille : il a une petite fille à qui il raconte des histoires tous les soirs, et une très jolie jeune femme, qui n'en peut plus de cette mégalopole, et qui rêve d'un endroit meilleur pour sa fille. Et la dernière affaire sur laquelle Clegg travaille ne lui donne pas vraiment tort.
Depuis peu, un tueur en série se met à chasser des playmates, puis à les tuer, pour les prendre en photo dans des positions dignes de Playboy, en petite tenue. Ainsi, la police a déjà eu droit à Miss Janvier et Miss Février, deux cadavres de jolies filles célibataires, qui n'ont rien en commun, si ce n'est d'être venues dans la Cité des Anges afin d'y trouver la gloire et la fortune des somptueuses actrices.
Et puis, il y a Viktor Scott, la fameuse future cambrioleuse. La jeune femme, magnifique, a été attaquée il y a quelques temps. Un homme a tenté de la violer, et Scott n'en a gardé aucun souvenir, si ce n'est la terrible surdité dont elle est victime aujourd'hui, et dont les meilleurs médecins disent qu'elle est tout simplement incurable.
C'est dans une délicieuse ambiance rétro que les auteurs nous convient là. Desberg adore les histoires d'enquêtes policières, et il est ici parfaitement à l'aise, avec un atout charme complémentaire à la fois indéniable et fort bienvenu ! Sous le crayon de Queireix, des personnages d'une grande finesse prennent vie, ou mort en fonction des situations !
Ainsi, le trait très fin se prête parfaitement aux jeunes femmes aussi bien vivantes que mortes, provoquant chez le lecteur une espèce de voyeurisme macabre qui est bien loin d'être désagréable, pardonnez-moi ! L'histoire est parfaitement menée, et tous les secrets sont encore bien loin d'être dévoilés ici. Desberg ne nous donnera évidemment aucun semblant d'explication sur la future relation entre Scott et Clegg, même si on sait que la femme de ce dernier le trompe avec le pire collègue de Clegg.
En résumé, un très bon premier tome, parfaitement réussi au niveau du récit, comme graphiquement. L'ensemble devrait donner un triptyque, et il me tarde déjà de découvrir la suite !