Nous sommes à Paris, en Juillet 1942. Il ne vaut mieux pas être juif dans la capitale française en cette année-là, et c'est pourtant bien le cas de Selena et de son mari, Maurice, ainsi que de leurs deux filles, la petite Lucja et la grande Ada. Malgré les jolies histoires, les gendarmes français viennent chercher la petite famille, avec d'autres, jusqu'à chez elle. Ainsi, bien malgré elles, Ada et Lucja participent à la rafle du Vel d'Hiv...
De nombreuses familles sont ainsi entassées dans un stade, et l'eau et la nourriture viennent rapidement à manquer. Rien n'est faisable pour tirer Selena et son instituteur de mari de là, mais comme ce dernier n'est pas juif, il a une sur et un beau-frère qui ne le sont pas non plus. La sur en question, Margaux, pousse le culot jusqu'à se déguiser en infirmière pour pouvoir venir voir son frère et ses nièces. Il y a une possibilité pour faire sortir les petites filles de là...
Les suicides commencent dans le stade, et Margaux parvient à faire évacuer Ada et Lucja en les cachant dans les cercueils des défunts... Voilà la petite famille séparée : désormais, Ada et Lucja se nomment Camille et Alice Humbert. Les deux surs resteront ensemble, mais pas chez leur tante et son mari, ceux-ci faisant partie de la résistance française et ayant des activités illicites bien trop dangereuses pour les deux petites filles. C'est à la campagne qu'elles seront envoyées, pour aider une vieille dame à la ferme...
Le voyage ne se fait pas sans mal, mais les deux surs, Camille et Alice, parviennent à la ferme en question, pour y trouver une bien acariâtre grand-mère, qui n'inspirera pas vraiment la confiance, de prime abord. Les deux fillettes vont pouvoir en tout cas continuer à se rendre à l'école, avec la consigne de garder leur secret et de ne dire à personne qu'elles sont juives. Surtout pas à d'autres enfants...
Tandis que Laurent Galandon reste au scénario, c'est maintenant Hamo qui a pris le relais côté graphique pour ce second cycle de L'envolée sauvage. Après le succès du premier cycle, il fallait bien quelqu'un au style fin et épuré pour assurer le dessin, chose qui est parfaitement tenue dans ce tome. Ada et Lucja sont parfaitement bien maîtrisées, et l'accent est mis sur les visages et les expressions des personnages, notamment sur la candeur de la petite Lucja.
Les autres personnages ne sont évidemment pas en reste : le dessin de Hamo suit parfaitement ce que Galandon a imaginé pour chacun de ses personnages. On sent que le récit est également maîtrisé, avec encore une fois cette petite histoire au cur de la grande Histoire, toujours de la seconde guerre mondiale dans cette série. Il est à noter également que ce second cycle peut se lire indépendamment du premier, sans que la compréhension en soit altérée le moins du monde.
Un très beau tome donc malgré le casting qui change avec le dessinateur de Special Branch : vivement la suite !