Maurice et Joseph ont réussi à rejoindre leurs deux grands frères, Albert et Henri, à Menton. Les quatre frères réunis dans le sud, au soleil, sont tout à fait heureux. Tandis que les plus âgés ont trouvé du travail dans un salon de coiffure, Maurice en a trouvé à la boulangerie, et Joseph dans une ferme. Les semaines qui s'écoulent paisiblement sont parmi les meilleures depuis bien longtemps, jusqu'à ce que Maurice annonce à ses frères que leurs parents ont été capturés par les allemands.
Alors, c'est Maurice qui se rend dans le camp en question pour en libérer ses parents, en assurant qu'il y a erreur et qu'ils ne sont nullement juifs. L'affaire semblait perdue d'avance, mais grâce à l'aplomb de Maurice, et à un peu de chance, les parents sont vite délivrés de ce camp pour s'installer à Nice, tout près de Menton. Les garçons, justement, vont vite s'y rendre afin d'éviter le Service du Travail Obligatoire qui les enverrait inexorablement en Allemagne, dans la gueule du loup.
Alors, toute la famille est maintenant réunie à Nice, où il fait également bon vivre en cette année 42. La ville est occupée non pas par l'armée allemande, mais italienne, qui est beaucoup moins regardante. Joseph et Maurice se livrent même à toutes sortes de trafics afin d'améliorer l'ordinaire des Joffo. Les deux gamins sont ainsi copains avec tout ce que Nice compte de troufions italiens ! Mais cela ne durera que jusqu'en 43, année au cours de laquelle les allemands viennent remplacer les italiens à Nice.
Alors, la famille Joffo est de nouveau totalement séparée dans différents endroits de la France : les parents toujours à Nice, les grands frères et les petits frères encore séparés. Maurice et Joseph se retrouvent dans un camp pétainiste appelé Moisson Nouvelle : le dernier endroit où les allemands auraient l'idée de chercher, et cela, le directeur du camp l'a bien compris, pour le bonheur d'un grand nombre d'enfants juifs. Mais la supercherie risque de ne pas tenir bien longtemps...
C'est la période des gamins juifs qui doivent se débrouiller seuls, avec la sortie concomitante du second cycle de L'envolée sauvage, chez Bamboo Grand Angle. Ici, c'est le second tome de l'adaptation du roman de Joseph Joffo, Un sac de billes, qui nous est proposé. On retrouve donc Kris au scénario, et Vincent Bailly au dessin et à la couleur, après un premier tome qui nous avait totalement emballés.
Autant le dire tout de suite, c'est la même chose pour ce second tome : quel plaisir de voir ces frères se débrouiller, se serrer les coudes pour sortir l'un ou l'autre des membres de la famille Joffo des camps allemands, ou de l'hôtel Excelsior à Nice. Du grand art ! Le dessin de Vincent Bailly est une nouvelle fois de toute beauté, avec des couleurs le plus souvent chaudes qui nous plongent directement à Menton ou à Nice, près de la Méditerranée.
Du côté du récit, il faut bien reconnaître qu'il se passe toujours quelque chose. La tension est omniprésente, même dans les temps calmes, où on sent bien que cela ne va pas durer.
L'adaptation en bande dessinée de ce best-seller mondial est une vraie réussite. Bravo aux auteurs et aux éditions Futuropolis de proposer ce nouveau morceau d'Histoire dans notre bédéthèque.