Les Chroniques de l'Imaginaire

Le maléfice de l'améthyste (Yoko Tsuno - 26) - Leloup, Roger

Yoko Tsuno apprécie de passer du temps avec ses amis. Avec l'aide d'Émilia, elle va essayer un avion, un prototype russe. Yoko doit vérifier que l'appareil est invisible aux radars. Rentrées chez elles, Émilia reçoit une lettre de son arrière grand-tante, datée de 1935. La surprise passée, le duo décide d’éclaircir ce mystère et part pour l’Écosse où se trouve le cottage familial.

Après un long voyage vers l’Écosse, Yoko Tsuno et son amie sont confrontées à une machine à voyager dans le temps. Ce n'est pas une nouveauté ! Dans La spirale du temps, Yoko a déjà vécu ce genre d'expérience. Or ici, la machine semble archaïque et nos deux amies émettent des doutes sur son efficacité. Cependant, elles sont piégées à l'intérieur de celle-ci et les voici parties pour le passé, l'année 1934. Il est toujours intéressant de découvrir l'originalité d'un scénario trépidant. L'héroïne, poussée par sa curiosité, se met dans des situations dangereuses et arrive à s'en sortir grâce à son énergie et son esprit logique. Or dans Le maléfice de l'améthyste, la personnalité de Yoko Tsuno s'efface pour donner la place à celle plus futile d'Émilia. Une grande déception pour les fans comme moi.

L'idée du voyage dans le temps n'est pas originale. C'est pour cela que l'auteur Roger Leloup centre l'action sur un bijou, à l'origine de la maladie de l'arrière grand-tante d'Émilia. On découvre alors une série de péripéties pour protéger ce bijou et l'amener en Suisse. Sans grande surprise, le duo suit les quelques éléments à sa disposition. Cela donne un scénario brouillon, plutôt compliqué à suivre. Il faut faire des retours en arrière dans le récit pour y trouver les traces de ce voyage dans le passé.

Dans l'ensemble de la série Yoko Tsuno, l'auteur prend plaisir à réutiliser les personnages introduits dans les albums précédents. Ici, Émilia, découverte dans Le septième code, prend une grande place dans cette aventure. On lui découvre une famille atypique. Cependant, les personnages principaux connus depuis longtemps sont mis de côté, ignorés. C'est dommage. Car c'est un lien qui fidélise le lecteur.

Fan de la série Yoko Tsuno, j'ai cru découvrir un scénario alléchant par son suspense et ses personnages. Mais je suis déçue. Roger Leloup réutilise le voyage dans le temps, laisse Émilia suppléer les caractères attachants des amis de Yoko. Peut-on espérer, pour la prochaine fois, retrouver le génie des aventures comme dans La frontière de la vie ?