Les Chroniques de l'Imaginaire

Betty - Indridason, Arnaldur

En prison, j'ai le temps de réfléchir à ce qui s'est passé. On m'accuse de ce crime mais je n'ai rien fait. J'ai juste rencontré cette femme superbe, travaillé pour son mari, un riche armateur, et puis je l'ai aimée, elle, superbe, magnétique, fatale. Est-ce mal ?

Dès le début, le mystère plane. Le personnage principal est en prison, accusé d'un crime. Le lecteur ne sait pas de suite, quel est ce crime. Mais très vite, grâce au récit des faits, on devine et arrive à l'évidence. Le mari, cocu, est assassiné. Le discours est haché, il y a beaucoup de non-dits. Mais les questions incessantes des enquêteurs amènent à construire le passé de la victime.

Le lecteur est aussi fasciné par la personnalité de Betty. Elle est si féline mais montre aussi une fragilité. On suit le personnage principal dans son envie de la protéger. Mais en même temps,on est capturé par son regard, ses paroles. Est-on encore maître de nos émotions ? L'auteur Arnaldur Indridason, qui n'en est pas à son premier coup d'essai, entraîne le lecteur à ne faire plus qu'un avec son héros. On se pose les mêmes questions et on est entraîné par les mêmes émotions. Cependant, reste au fond de nous, un peu de bon sens qui nous rappelle que Betty nous tient, se joue de nous.

Et puis au milieu du roman, l'auteur s'est aménagé une énorme surprise qui donne envie de relire le livre depuis le début. Cela nous parait incroyable et pourtant, les vérifications faites, Arnaldur Indridason, nous a bien, à notre tour, manipulés. Juste au moment où l'histoire commençait à tourner en rond, c'est arrivé, incroyable mais solide.

Betty est une histoire de manipulation d'une femme fatale. Aventure, cependant, banale mais qui vaut le coup d’œil grâce à l'originalité d'écriture de l'auteur. Alors pour ceux que ça ennuie, tenez bon, la surprise en vaut le détour.