Burt Bovenpick est le ministre de la culture du Belgambourg et il est sur le point de signer un accord historique avec la Wallonie : l'unification culturelle supranationale. Un affront, une honte, une hérésie aux yeux de la grande-duchesse du Belgambourg. Ce ministre doit être stoppé à tout prix avant qu'il ne s'acoquine avec ces hystériques communistes wallons et ne prostitue la grande culture belgambourgeoise.
La grande-duchesse met Canardo sur le coup. Le plan est simple et sans originalité : un piège à miel. Burt Bovenpick avec Betty, une pute de luxe, qui elle, en a de l'originalité...
Sokal et son compère Regnauld nous emmènent dans un récit d'espionnage au fin fond de l'Ardenne avec une bande dessinée s'inspirant assez de l'actualité politique de 2012 (une sécession supposée entre la Flandre et la Wallonie, un ministre de la culture belgambourgeois qui ferait la fierté des socialistes français,...), dotée d'un climat hivernal et d'une ambiance générale des plus grises.
Ce Piège de miel n'est ni une aventure ni une enquête, c'est le récit d'un job un peu foireux de Canardo qui me fait penser à du Simenon. L'histoire démarre directement, ensuite, elle suit son cours, inaltérable jusqu'à une fin abrupte. Les personnages, fatalistes et blasés, semblent avoir peu d'influence sur celle-ci. C'est étrange lors de la lecture des premières pages mais on s'y fait rapidement et on se laisse bercer par le récit, d'autant que les personnages sont réussis et très vite attachants. De plus, l'atmosphère maussade est adaptée et fonctionne bien car le résultat est, néanmoins, vivant et éclairé de touches humoristiques et acides.
En conclusion, cette bande dessinée ne vous permettra pas d'échapper à la crise ou au climat hivernal actuel mais elle vous fera passer un bon, bien que bref, moment.
