Théo, Maurice, Rebecca et le grand-père de cette dernière sont toujours dans le monde parallèle. Ils ont perdu Noé dans la bataille, et se préparent maintenant à un face-à-face avec le Maître des Ombres. Notamment, Rebecca va devoir affronter son image dans ce monde, si elle veut guérir de son cancer dans le monde réel. Alors, pour cela, les préparatifs vont bon train. Le grand-père de Rebecca dispose de nombreuses cachettes dans ce monde. L'occasion pour lui d'en dire plus sur la genèse de cette réalité alternative...
En fait, tout a démarré pendant la seconde guerre mondiale. Une voisine a balancé le grand-père de Rebecca aux allemands, et il a été envoyé à Auschwitz en 1944. Il y a vécu l'enfer que l'on peut imaginer, et a réussi à survivre. Il y a perdu une partie de son humanité, et a découvert le monde parallèle totalement vierge de toute présence dans un miroir ayant appartenu à la voisine qui l'avait dénoncé aux allemands.
Le jeune homme d'alors y a passé énormément de temps, délaissant sa propre famille dans le monde réel. Notamment, il y a trouvé un lac noir très mystérieux, qui a le pouvoir de créer les ombres à partir d'un simple reflet, ou même d'une photographie. C'est comme cela que le Maître des Ombres est né, à cause du reflet du grand-père de Rebecca, à l'époque. Il s'est bien développé depuis, et le petit groupe décide de se séparer en deux pour mieux le surprendre dans sa forteresse suspendue dans les airs.
On en apprend évidemment beaucoup plus sur la genèse de ce monde dans ce sixième tome de Les enfants d'ailleurs, qui constitue la fin d'un second cycle. La petite bande dessinée initialement parue dans la collection Punaise de Dupuis a su bien grandir, au travers de ces deux cycles désormais bouclés. Ce qui était au départ principalement destiné aux enfants est vraiment devenu une excellente série jeunesse à part entière, qui plaira également sans problème aux adultes, tant le scénario de Nykko est intéressant, et les personnages véritablement travaillés et charismatiques.
Le dessin de Bannister n'est évidemment pas étranger à cette belle réussite : on retrouve un dessin à la fois d'une belle finesse, des couleurs chatoyantes qui tendent à l'évasion, et une simplicité qui ouvre à une grande lisibilité : un mélange toujours rare et bien difficile à obtenir.
Si vous ne connaissez pas cette série et que vous aimez des séries comme Seuls (chez le même éditeur), ou encore Le grand mort, résolument plus adulte, je vous conseille vivement de vous lâcher sur Les enfants d'ailleurs, dont j'espère évidemment voir arriver un troisième cycle rapidement (ce n'est pas la matière qui manquerait pour cela) !