Les Chroniques de l'Imaginaire

Voluptide (Segments - 2) - Malka, Richard & Gimenez, Juan

Loth et Jezréel ont réussi à fuir, et sont maintenant sur la planète Voluptide, celle de l'univers qui est destinée à la jouissance et au sexe débridé. Dès leur arrivée, toutes sortes de drogues leur sont proposées, et Loth ne peut s'empêcher de goûter à l'une d'elle. Ce qui le rendra inopérationnel pour quelques heures. Mais les contrôles de l'union sont sévères, et rapidement, la trace des deux fuyards est repérée.
Mais la chance s'en mêle, en la personne de Fine, une jeune femme qui cherche à draguer des nouveaux arrivants, et qui gagne au loto sexe dont le tirage vient de tomber. Désormais, elle peut avoir les relations qu'elle veut avec toutes les personnes qu'elle veut, durant sept jours. Et c'est sur Loth et Jezréel qu'elle jette son dévolu, donnant ainsi sans le savoir l'occasion aux deux fuyards d'échapper aux contrôles.

Sur Lexipolis, par contre, Shiir et les rebelles sont retrouvés par les soldats de l'union. Ils sont débusqués comme des rats, et sont abominablement traités, pour déballer l'ensemble des conversations échangées avant le départ des fuyards pour Voluptide. Ainsi, les sept immortels apprennent que le but du voyage à Voluptide est que Loth et Jezréel puissent rencontrer un vieil homme bibliothécaire appelé Eleazor.
D'abord méfiant, ce dernier accepte de parler et de raconter tout ce qu'il sait sur l'origine des immortels. Ces derniers ne l'étaient pas du tout sur la Terre, lorsque la planète mère a été frappée par un virus de la grippe terrible, faisant dix-huit milliards de morts humaines en quelques jours seulement. Mais Eleazor ne peut en dire beaucoup plus, frappé par une fin horrible à laquelle Lots, Jezréel et également désormais Fine ont réussi à échapper.

Le premier tome de Segments avait réussi à mettre l'eau à la bouche des lecteurs, avec un scénario fouillé et parfaitement intéressant, un univers monté de toute pièce grâce à l'imagination de Richard Malka. Le scénariste met les bouchées doubles sur ce tome, qui est bien le digne successeur de l'heureuse surprise de l'année dernière. Ce monde est totalement fou, un peu comme ce qu'on peut voir dans la série Megalex, de Jodorowsky.
Il se passe toujours quelque chose, dans ce tome qui va à cent à l'heure, et qui se passe de façon concomitante sur plusieurs planètes. De quoi donner un challenge intéressant à Juan Gimenez, qui s'en sort encore une fois parfaitement. Les dessins sont soignés, les expressions également, et il est facile de se plonger une nouvelle fois dans ce second tome de Segments.

Les couleurs sont magnifiquement choisies, et ne sont pas sans rappeler ce qu'on a déjà pu lire de ce dessinateur, comme La Caste des Méta-Barons, ou le plus récent Moi, Dragon, dans un tout autre genre. Un tome vaste et beau, qui permet de parcourir une belle partie d'un univers vaste et travaillé : de quoi réjouir tous les fans de science-fiction.