Les Chroniques de l'Imaginaire

Roji ! (Roji ! - 1) - Kotobuki, Keisuke

Je n’ai jamais eu l’envie de lire un manga. Les raisons de ce désintérêt sont multiples et ce n’est simplement pas une histoire de lecture «à l’envers». J’étais tombée jusqu'à présent sur des histoires qui m’intéressaient peu ou prou, des dessins de mauvaise qualité et des publications qui tachaient les doigts. Du coup, le manga avait mauvaise presse chez moi.

Mais voilà, les éditions Ki-oon proposaient leur dernier petit bijou : Roji !, le premier volume d’une série entièrement dessinée par le mangaka Keisuke Kotobuki, très connu de l’univers manga. Roji ! est l’une des créations originales de l’éditeur.

L’histoire est simple. Simple étant totalement différent de simplisme ou d’un intérêt proche du néant. Yuzu et Karin sont deux sœurs aux caractères totalement opposés, mais qui partagent un goût commun : s’amuser avec leurs amis en faisant travailler leur imagination. Tout se déroule dans leur quartier. Et tout, quartier, impasses, renfoncements, est un terrain de jeu et une zone propice aux mystères qu'elles imaginent.

Ce livre est un recueil de petites histoires liées au quotidien de l’enfance, et plus généralement au merveilleux et à l’innocence de cet âge. Ce premier volume se compose de neuf chapitres avec des rebondissements : une piscine sur un toit, de la neige en plein été, une librairie ouverte seulement à minuit...

J’ai lu, notamment sur le site de l’éditeur que ce manga était rempli de bonne humeur, Roji ! est effectivement gai, joyeux et frais. Il est allègrement comparé aux dessins animés tels que Princesse Mononoké, et le Château dans le Ciel, mais pour le coup, le compte n’y est pas. L’originalité, et les envolées lyriques de ces animations sont largement au-dessus de ce que nous propose Roji !. J’ai fini par trouver une trop grande naïveté dans sa fraîcheur, et il était temps que le recueil s’achève.

Pour tempérer cet avis d’adulte, ma fille de onze ans, attirée par la couverture, a voulu le lire. Elle l’a dévoré et a trouvé cela génial. Il lui tarde la parution des autres tomes. D’ailleurs l’expérience fut tellement concluante que cette dernière - initialement réticente à toute tentative de manga - s’est plongée dans la lecture de la série The Vampire Knight.

Un dernier point quant à la forme qui est de bonne qualité : la couverture souple et renforcée, les pages de qualité, de magnifiques dessins en couleur, et la lecture se fait à l’occidentale.