Les choses changent dans la forêt d'Eliande. Les hommes avancent, portés par la foi en un dieu unique que les elfes ne connaissent pas. Ils coupent les arbres et construisent des églises. Jamais ils n'étaient venus si loin. Dans le même temps, les armées des terres noires, des meutes de loups menées par d'affreux kobolds, conduisent des raids assassins au travers de la forêt. Les lignes humaines sont mises à mal par des armées d'orcs. La guerre est inévitable. Les différentes tribus elfes se réunifient et se mettent en ordre de marche. Ainsi l'a voulu la reine.
Lliane, jeune princesse, est victime de l'une des toutes premières attaques de loups. C'est en partant à sa recherche que Maheolas va faire irruption dans la vie des Hauts elfes, et plus particulièrement dans celle de la jeune princesse. Gwydion l'a dit. Ils sont liés...
Après avoir rêvé de La trilogie des elfes, Jean-Louis Fetjaine nous offre, toujours en trois volumes, Les chroniques des elfes, récit du passé des personnages de la première série.
On y découvre la jeune et passionnée Lliane. On y découvre des elfes tels qu'on ne les imaginait certainement pas : moins féeriques que chez de nombreux autres auteurs, bien plus "humains" en quelque sorte. L'auteur entre dans le détail d'un peuple bien souvent idéalisé. Il décline les elfes en plusieurs tribus, il présente des nains bien plus réservés que l'image populaire, des humains relégués à une place moins omnisciente que dans bien d'autres romans. Un monde à part donc en quelque sorte, un monde qui fait du bien et dans lequel on se projette avec une étonnante facilité.
Loin de l'image traditionnelle aussi du grand méchant, les armées noires révèlent leur lot de surprises. Sans vouloir lever le voile du suspense, quelques rebondissements sont à prévoir, notamment dans L'elfe des terres noires.
Et bien sûr, Le sang des elfes introduit la part arthuréenne de la trilogie. Une présentation originale, des personnages à nouveau bien peu communs, en somme, beaucoup de bonnes surprises sont encore à découvrir dans ce tome.
L'écriture... Et bien, c'est du Fetjaine. Simple, direct, mais malgré tout, très prenant. Les mots nous entraînent et nous rendent presque acteurs de l'histoire. Beaucoup de rebondissements, et en même temps un réalisme d'une certaine manière un peu inéluctable. Si vous aimez les romans à l'eau de rose, passez votre chemin, celui-ci n'est pas pour vous. Pour autant, pas d'effusions de sang inutiles non plus, le tout reste dans une certaine mesure.
Si je devais n'avoir qu'un regret à formuler, ce serait l'utilisation de "celui qui ne peut être nommé" qui m'a un peu choquée et renvoyée assez violemment au monde très éloigné de Harry Potter.
Mis à part ce détail, je ne peux que recommander chaudement cette lecture.
