Nous sommes dans le futur, en 2239 plus exactement, dans le Sud de la France. Deux observateurs sont au sommet d'une colline. Parmi eux, il y a Yvette, une jeune femme au regard horrifié. Et pour cause ! Elle assiste à un déferlement de soldats en provenance de l'Afrique, qui vient envahir la France. Et le combat est très inégal, au vu de la morphologie des soldats en question... Il ne s'agit pas d'hommes normaux, mais de croisements entre l'Homme et différents animaux africains !
Ainsi, les soldats ont l'intelligence de l'Homme, ils communiquent entre eux sans problème, tout en ayant une apparence d'éléphants, de rhinocéros, d'hippopotames, de girafes, ou d'autres animaux que l'Afrique comporte. L'accompagnateur d'Yvette lui explique comment cela est arrivé, en 2218, avec Nikken, un docteur un peu fou qui, grâce à une boîte nommée MAPPO et un budget illimité, est parvenu à ce résultat.
Nikken était obstiné, et il voulait absolument vaincre les lois de la Nature... Pour cela, les machines n'étaient pas suffisantes, et il a fallu trouver des mères humaines porteuses... Des jeunes femmes qui mouraient dans d'atroces souffrances en donnant naissance à des êtres destinés à devenir gigantesques. Mais Nikken et la MAPPO y sont parvenus. Et maintenant, les bêtes se vengent...
Et dans ce premier tome d'Elephantmen, il est également question d'un virus qui a décimé la quasi-totalité de l'Humanité. Les envahisseurs mi-hommes mi-animaux ont la tâche ainsi largement facilitée, malgré les assauts de quelques hélicoptères, notamment chinois, venus prêter main forte en France.
Il n'y a vraiment plus beaucoup d'espoir pour l'Humanité dans cet univers imaginé par Richard Starkings... Le livre est violent, pour ne pas dire franchement bourrin, et cela autant dans le scénario que dans les dessins (pris en charge par plusieurs dessinateurs, dont Moritat (The Spirit) et Ladrönn qui a dernièrement officié sur le Final Incal de Jodorowsky.
Les dessins de Ladrönn sont très détaillés, beaux et précis, même s'il est difficile de faire montre de finesse avec des personnages tout droit sortis d'un jeu comme Gears of War, et ses fameux locustes. Les soldats en question sont taillés à la serpe, et les mouvements ne sont pas faciles à retranscrire dans ce cas.
Un premier tome très bourrin dans lequel il ne vaut mieux pas trop s'attacher aux survivants humains, qui plaira aux fans du genre du coup. Pour les autres, il sera difficile de convaincre, en attendant le tome suivant...